vendredi 29 mai 2009

L'homme parle : La crise

Y'a des chansons qui font du bien. Ecoutez :

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jeudi 28 mai 2009

Le maître des morts

« Les films d'horreurs, c'est pour les imbéciles ! » Voilà un refrain que nombre de gens reprennent en coeur sous diverses formes (ce peut être aussi pour les « crétins », les « attardés », les « demeurés », les « ados »,...) sans trop se soucier d'avoir été voir les films abhorrés avant de les critiquer. C'est plus facile.
Parmi ceux-ci, les films de zombies ont particulièrement mauvaises réputation. « C'est sanglant et dégueu, allons plutôt voir le Soldat Ryan ». Certes, loin de moi l'idée de venir vous dire que le cinéma d'horreur n'est que poésie et sentiments pieux. Non, il existe malheureusement de bons gros paquets de merdes notoires qui nuisent à l'ensemble du genre. Cela dit, une petite réflexion vite fait, essayez de me citer un seul genre cinématographique où il n'y aurait aucune grosse bouse ?
Mais le fait est que l'horreur rapporte en général du pognon, même avec des films ratés. Du coup pleins de petits producteurs et réalisateurs font des trucs plus ou moins avancés dans l'immonde sans avoir aucune volonté de faire un film réussi. Le magazine Mad Movies résument tous les mois sur plusieurs pages tous les petits films d'horreur de séries Z qui sont ou seront produits mais que vous ne verrez jamais de toute façon, sauf en connaissant des réseaux spécialisés. Pour sa défense, il ne s'agit que d'une rubrique du magazine, Mad Movies parle aussi de bons films.
Toute cette production ultra-underground accouche parfois de films intéressants (notamment en terme de liberté d'expression) mais la plupart font quand même beaucoup d'ombres aux vrais réalisateurs d'horreur qui utilisent les effets gore à bon escient. Parmi ces derniers se trouvent Georges A. Romero.
Romero est devenu un réalisateur culte en faisant le mythique « La nuit des morts-vivants », beaucoup moins sanglant que les novices ne se l'imaginent (il avait pas le budget) mais surtout une vraie critique sociale sur les comportements en temps de bouleversement sociétal. Par la suite, il réalisa d'autres films de zombies qui resteront dans les mémoires, « Dawn of the dead » connu en europe sous le titre tout simple de « Zombie », « Day of the dead », le récent « Land of the dead » et le petit dernier « Diary of the dead ».
Petite visite du musée des horreurs :

Night of the living dead/La nuit des morts-vivants (1968)


Johnny et Barbara arrivent après plusieurs heures de route sur la tombe de leur père. Là, un homme étrange et titubant les agresse. Alors qu'il défend sa soeur, Johnny trébuche et se cogne la tête contre une tombe. Il ne se relèvera pas. Enfin... pas tout de suite.
Barbara s'enfuit comme elle le peut et arrive dans une maison apparemment abandonnée où elle est rejoint par Ben dont la voiture n'a plus d'essence. Ben prend les choses en main et barricade les portes et les fenêtres en essayant vainement d'obtenir de l'aide d'une Barbara traumatisée. Lorsqu'ils sont à l'abri, ils découvrent des personnes réfugiées dans la cave, Harry et sa femme Helen dont la petite fille a été blessée par une créature et un jeune couple, Tom et Judy. Les visions sur ce qu'il convient de faire diffèrent entre Ben et Harry qui s'énervent peu à peu tandis qu'au dehors les zombies sont de plus en plus nombreux.

Tout commença par un scénario ambitieux dont Romero ne devait jamais trouver le financement. Ceci résume assez bien sa carrière (seulement 13 films en 35 ans) mais ne nous emballons pas. La première mouture du film devait se diviser en trois parties, l'une où des survivants attaqués par des zombies se réfugient vainement dans une ferme, l'autre suivant un commando armé pour supprimer les zombies, et enfin la troisième partie où un homme blessé à la jambe essaie d'échapper aux zombies qui le poursuivent et se réfugie... dans la ferme de la première partie.
A l'époque, Romero avait fondé la société Latent Images qui faisait des documentaires industriels et qui attire quelques associés pour devenir Image Ten qui produira le film. Evidemment, le budget sera loin d'être à la hauteur (114000 dollars pour 30 investisseurs) et Romero reprend son script en se basant uniquement sur la première partie. Ils décident de tourner à Pittsburgh, ce qui coûte moins cher, mais surtout parce que c'est là que tout le monde vit.
« La nuit des morts-vivants » entre donc en production et mettra sept mois à voir le jour, une durée considérable qui s'explique par le fait que personne n'est vraiment un professionnel et doit donc travailler à côté, en dehors de Duane Jones, étudiant acteur (le premier noir à avoir un rôle principal dans un film ce qui donnera une autre entrée historique au film) mais qui lui, avait des examens.
Le tournage est plutôt sympathique malgré tout, Karl Hardman, un producteur associé de Image Ten est obligé de s'occuper des maquillages des zombies tout en assumant le rôle de Harry. La plupart des associés de la boîte jouent dans le film d'une manière ou d'une autre.
« La nuit des morts vivants » est presque un film intimiste, surtout à la vue des autres films de Romero. L'économie, comme bien souvent, oblige à la créativité. Le film est tourné en noir et blanc ce qui lui donne un style sombre et gothique. Il réserve quelques scènes gore sans pour autant se délecter du sang. De fait, la plupart de l'intrigue se passe à l'intérieur de la maison où l'on suit la montée de la tension entre Ben et Harry.
Le film remportera donc un grand succès et deviendra culte. Romero innove totalement dans ce qui se faisait dans l'horreur à l'époque et donne un nouveau monstre au cinéma : le zombie. Peu de films parlent de ces créatures liées au vaudou. La véritable origine des zombies vient de cette religion (mélange de cultes africains avec le culte catholique) et en représente la facette la plus connue. La pratique de la fabrication d'un zombie se base sur des faits réels mais nullement surnaturels. Le Zombie vaudou est en fait un être bien vivant qu'un hougan (prêtre vaudou) droguerait à l'aide d'une poudre qui annihile toutes les réactions. Composées de divers ingrédients, dont des poisons, la mixture aurait la capacité de provoquer une paralysie totale. Le zombie a donc l'air tout a fait mort, sauf que les effets ne durent pas (enfin s'il survit, probablement) et qu'effectivement, à un moment, il faut bien qu'il se « relève ». La pratique du « zombie » n'est pas officiellement reconnue mais le code haïtien possède l'article 2-4-9 qui stipule clairement « Sera qualifié d'attentat meurtrier, tout usage fait contre les personnes, de substances qui, sans amener la mort, déterminent un sommeil léthargique plus ou moins prolongé. Et le fait d'enterrer la personne à qui de telles substances auront été administées, sera tenu pour meurtres, quel qu'en soit le résultat. »
La seule différence entre les zombies haïtiens et les zombies de Romero, c'est que ces derniers sont vraiment passer par la case Mort avant de revenir pour le diner. Ce qui fait qu'ils méritent vraiment leur titre de « mort vivant ».

Dawn of the dead/ Zombie (1978)


Les zombies gagnent en nombre et la panique augmente alors que politiques, experts et militaires se perdent en discussions vaines. Au studio de télé où travaille Francine, tout le monde fuit peu à peu pendant un débat houleux avec un scientifique qui recommande la crémation de chaque nouveau mort sans prendre le temps de respecter les rites funéraires. Celle-ci finit par s'en aller également avec son fiancé, Stephen, le pilote d'hélicoptère de la chaine, qui embarque avec eux son ami Roger, membre d'un commando anti-zombies qui a lui-même ramené un de ses collègues, Peter.
Après un long moment de vol, le petit groupe se pose sur un centre commercial infestés de morts qui retournent dans des lieux qui leur rappelle leurs vies passées, pour trouver des vivres. Trouvant que la planque n'est pas si mal, ils décident de s'installer, de condamner les issues et d'éliminer les zombies à l'intérieur.

10 ans se passent avant que Romero ne donnent une suite à son chef d'oeuvre. Entre temps le bonhomme n'a pas vraiment chômé. Il a réalisé « There's always vanilla », film tombé dans l'oubli, « Season of the witch » où une ménagère de moins de 50 ans s'adonne à la magie noire pour tromper l'ennui, le seul vrai ratage du maître, « The Crazies » où des personnes atteintes d'un virus leur donne des envies de meurtres sanglant (Finalement, Danny Boyle n'a rien inventé avec son « 28 jours plus tard », même si le traitement est bien différent), film qui sera stupidement re-titré en France « la nuit des fous vivants ». Y'a des baffes qui se perdent. Si « The Crazies » est un bon film, il aurait pu être bien meilleur avec un budget conséquent. Mais suite à une erreur, les droits de « La nuit des morts vivants » sont presque instantannément tombés dans le domaine publique et Romero n'en gagnera pas un sou, ce qui le rend difficilement crédible face aux studios. Il réalisera encore « Martin » où un jeune homme se prenant pour un vampire tue ses victimes pour boire leur sang, qui sera un succès critique mais que le public n'ira pas voir, et « Knightriders » ou l'histoire du roi Arthur appliquée à une bande d'artistes bikers itinérants, film qui restera inconnu en France où il n'a jamais été diffusé. Puis Romero revient aux zombies.
Cette fois-ci, le réalisateur de Pittsburgh s'attaque à la société de consommation et à tout ce que les gens sont prêt à faire pour avoir le plus de choses possibles, même si elles sont inutiles. On le voit bien dans le film, une fois l'euphorie de tout posséder gratuitement passée, les survivants commencent à se trouver ridicules. Et ceux qui s'attachent le plus à la consommation effrénée seront curieusement les premières victimes des zombies.
Le tournage de « Dawn of the dead » est assez épique en son genre. Romero et son équipe ont trouvé un centre commercial près de Pittsburgh qui les autorisait à filmer de nuit et pendant les week-ends. Ce gros gains de temps et d'argent de ne pas avoir à fabriquer entièrement les décors va se ressentir sur l'ensemble du film. Beaucoup plus d'actions donc ici, mais la réflexion reste sous jacente à chaque instant. Le film montre clairement des gens qui se battent dans une situation déjà perdue d'avance. « Dawn of the dead » reste comme le meilleur film de Romero.
A noter qu'il existe deux versions du film, celle, américaine, de Romero et celle, européenne, de son ami et producteur Dario Argento, autre maître du cinéma d'horreur mais en Italie cette fois. Argento a repris le montage du film pour lui donner un rythme plus rapide, au détriment de certaines scènes originales qui certes, n'étaient pas les plus palpitantes mais qui donnaient plus de profondeur au film. Le remontage d'Argento ne renie pas le message du film, cela dit. Il est juste plus expéditif.

Day of the dead / Le jour des morts vivants (1985)


A l'intérieur d'une base souterraine, une équipe de scientifiques, épaulés par des militaires, tente de mettre au point un moyen d'éliminer les zombies qui se sont rendus maîtres de la surface. Mais les militaires commencent à être agacés du manque de résultats, surtout que personne ne parvient plus à communiquer avec l'extérieur, ce qui inquiète tout le monde. Dans une situation désespérée où les nerfs commencent à craquer, le commandant Rhodes, psychotique et très énervé, remplace son supérieur décédé et met la pression sur l'équipe scientifique, notamment Sarah qui lui tient tête. Essayant de conserver au mieux les relations avec les militaires, Sarah découvre que le plus grand spécialiste de la base, le docteur Logan, essaie non pas de détruire les zombies mais de les domestiquer. Sarah craint la réaction des militaires déjà sur les dents, surtout que Logan nourrit ses protégés en leur fournissant en secret de la chaire humaine, provenant des militaires tués pour lui ramener des spécimens.

En 7 ans, Romero n'aura réussi à réaliser, entre ces deux films de zombies, qu'un seul autre film, « Creepshow », une adaptation de plusieurs nouvelles de stephen King qui rencontra un gros succès, même si cela ne l'aida pas à réaliser « Day of the dead ».
Ce troisième film de morts vivants conclut la trilogie (pour un temps) de Romero en faisant un mix entre un retour aux sources vers le premier (des gens enfermés qui s'engueulent) et le second (des zombies qui organisent un gueuleton où sont invités tous les seconds rôles). « Day... » Est à la fois moins gore et plus gore que son prédécesseur. Comment est-ce possible ? Simplement parce qu'en fait il y a moins de scène sanglante (encore que pas tellement en fait) mais que celles-ci font beaucoup plus mal. Dans « Dawn... » on voyait des morsures certes bien sanglantes, mais c'était à peu près tout. Dans celui-ci par contre, on plonge allègrement les mains dans la tripaille et on arrache bras, têtes et jambes comme au self service.
L'amélioration des effets spéciaux y est pour beaucoup. Tom Savini, l'expert en la matière et partenaire attitré de Romero depuis « Martin » s'était beaucoup dépensé sur le film précédent (il avait même un rôle important) mais ses espoirs furent un peu déçus. Il avait, par exemple, donné une teinte grises aux zombies mais, à l'écran, ils se révélèrent bleus. Des schtroumpfs qui grognent en bavant, pas très effrayant. Pareille pour le faux sang dont la teinte ne ressortira pas à l'écran comme elle l'était pendant les prises. Là, ça vire entre le orange et le rose de bonbons chimiques.
Résolu à faire mieux, et avec l'expérience de "Creepshow "en plus, Savini va se surpasser sur « Day... ». Il ne reculera devant aucun maquillage, aucun effet technique. Les zombies ont maintenant des mâchoires arrachées, des plaies béantes, bref, ça sent le cadavre qui s'est relevé depuis un certain temps déjà.
Le film sera encore un succès mais sera bien plus critiqué que « Dawn of the dead » car les habitués du précédent opus trouvent que celui-là manque singulièrement d'action. Mais Romero l'a juste remplacé par une tension à fleur de peau. Faut aimer.

Land of the dead / Le territoire des morts (2005)


Retranchés dans une ville bordée par trois cours d'eau, des gens tentent de survivre tandis qu'une classe de riches vit en toute quiétude dans un immeuble de luxe appartenant à Kaufman qui a réorganisé une sorte de semblant de société sous sa coupe. Riley et Cholo sont deux ré-approvisionneurs qui sortent hors du champs sécurisés pour rapporter vivres et médicaments à la ville. Cholo se conduit en âme damnée de Kaufman pour gagner ses faveurs et avoir droit à une place dans la tour. Mais lorsque Kaufman détruit son rêve, il décide de se venger en volant un véhicule blindé, le dead reckoning, indispensable aux équipes de réapprovisionnement et pointe ses missiles sur la tour. Kaufman charge alors Riley de récupérer le véhicule. Mais pendant ce temps, les morts qui après des années commencent à devenir plus intelligents, se sont regroupés et marchent sur la ville avec la ferme intention de bouffer ceux qui les massacrent depuis trop longtemps.

Putain 20 ans, comme diraient les guignols de l'info. 20 ans avant que Romero ne reviennent à son genre de prédilection. A nouveau, le maître s'est illustré dans de nombreux projets avortés avant d'avoir eu une lueur d'espoir de voir le jour. Il a écrit beaucoup de scénarios qui lui ont été payés pour finir à la poubelle, ça se passe comme ça. Il a quand même réalisés quelques films à savoir « Incidents de parcours » où un handicapé dans un fauteuil se fait aider par un petit singe qui devient très très possessif envers son maître et qui n'apprécie pas que d'autres personnes l'approchent, « deux yeux maléfiques » film à épisodes à l'instar de « Creepshow » où il n'a réalisé qu'une partie, « La part des ténèbres », autre adaptation de Stephen King où un auteur de romans voit son héros vivre et lui en vouloir d'arrêter sa série, et enfin le très petit budget « Bruiser » où un homme perd son visage (son identité) après avoir trop suivi les règles et décide de se venger.
Malgré ses succès d'autrefois et le véritable culte que lui vouent les fans d'horreur, Romero a toujours du mal à trouver de quoi financer ses films. Mais le début des années 2000 marque coup sur coup le succès de « Resident evil » et de « l'armée des morts », deux films tirés de ses oeuvres, le premier s'inspirant du jeu qui s'inspirait de ses films, le second étant un remake de « Dawn of the dead ». Romero était prévu pour réaliser « Resident evil » d'ailleurs, il avait commencé à travailler dessus. Avec eux, c'est tout le cinéma gore qui refait surface.
Lorsque le succès immérité de « Resident evil » et que celui beaucoup plus légitime de « l'armée des morts » explosent, on apprend que Romero a un script prêt à être tourné. Sentant un bon coup de pub sur le retour du maître à son univers, les studios Universal s'emparent du cadeau inespéré et donne au réalisateur le plus gros budget de sa carrière, qui restera quand même très inférieurs à ce qui fut donné pour les deux précédemment cités.
Qu'importe, Romero tourne une attaque en règle contre l'administration Bush, un message beaucoup moins voilé que dans ses précédents films, mais avec une verve qui n'a rien à envier aux jeunots. Le casting se compose cette fois-ci d'acteurs (relativement) connus ce qui sera la seule faute, ça enlève de la crédibilité au film.
Cette fois-ci les effets spéciaux sont assurés par Greg Nicotero, disciple de Savini qui a prit sa retraite de maquilleur pour se consacrer à son école de maquillage de cinéma et à sa carrière d'acteur. Nicotero est d'ailleurs un disciple plus que digne, les grands studios se l'arrachent. Mais il a refusé certains projets pour pouvoir travaillé avec Romero.

Diary of the dead / Les chroniques des morts (2007)


Un groupe d'étudiant en cinéma réalise un petit film d'horreur pour la fin de leurs études lorsqu'ils entendent à la radio que les morts se relèvent et attaquent les vivants. Ils décident de rentrer chez eux en cherchant à comprendre ce qui se passe. Le réalisateur du film décide de faire un documentaire sur les évènements dont il essaie de mettre des morceaux sur internet au fur et à mesure de leur progression.

Durant la courte période entre « Land of the dead » et celui-ci, Romero tente de réaliser deux projets, « Solitary Isle », adapté d'une nouvelle de Kôji Suzuki où des personnes se retrouvant sur une île vont vivre un cauchemar, on en sait pas plus, et « Diamond dead » une comédie musicale rock qui serait apparemment l'histoire d'une rockeuse qui doit tuer 365 personnes par an suite à un pacte avec le diable. Anecdote, il paraitrait que Marilyn Manson était prévu dans le rôle de... dieu (y'en a aux USA qui doivent hurler). Espérons que ces projets aboutiront.
Mais bref, en attendant, Romero revient aux sources de son univers. Aux sources ? Pas vraiment. Certes, il reprend l'histoire à partir des premiers retours de chers disparus parmi nous, soit à la période de « La nuit des morts vivants », mais dans un contexte résolument moderne. C'est bien un film de 2007, pas de doute là-dessus.
C'est la première fois que Romero réalise un film de zombie de manière rétrospective. Sa quadrilogie des morts vivants avait une progression allant de la levée des morts (« La nuit... »), passant par leur propagation (« Dawn... »), leur domination (« Day... ») pour finir sur leur évolution (« Land... »). Cette fois donc, on en est au début, mais pas à la même époque, vous suivez ?
Frappé par le phénomène de l'internet, et notamment par les milliers d'informations qui y circulent en continue venant de on-ne-sait-qui pour aller vers on-ne-sait-où, Romero filme un réalisateur, lui-même en train de filmer, et partageant ses informations en temps réel avec le reste du monde, ce qui fait de lui un être presque détaché de la réalité qu'il est en train de vivre. Le maître passe à la fois sur les mauvais côtés du système (les sources et le nombre des infos) mais aussi sur les bons côtés (la liberté d'expression).
Le style change aussi du tout au tout. Romero adopte le style efficace de caméra à l'épaule déjà vu dans différents films comme « C'est arrivé près de chez vous », « Le projet Blair Witch », ou plus récemment « Cloverfield » et « [REC] », j'en passe (on remarque quand même que c'est dans l'horreur qu'il est le plus utilisé). C'est un style compliqué et qui n'échappe pas, même dans les films à succès, à des erreurs grossières. La plupart du temps, il s'agit de passages où la caméra n'a pas de raisons de tourner ou bien où, malgré le fait que ce soit impossible avec une caméra en main, on ait des effets particuliers (des zooms soudains, le passage d'une personne à une autre sans que la caméra ait tournée) qui passe inaperçus parce qu'ils font partis de tous les autres films qu'on a l'habitude de voir.
Romero se débarrasse de ces deux difficultés très simplement. La caméra tourne tout le temps car le réalisateur veut un reportage sur le vif de tout ce qui se passe. Il ne l'éteint même pas quand ses potes, sur les nerfs, lui demandent d'arrêter ou quand sa petite amie qui a trouvé une caméra se met à le filmer en lui demandant ce que ça fait. Romero n'hésite pas à tourner des scènes sans zombies pour appuyer la volonté du personnage à tout filmer.
Deuxièmement, pour que les effets soient totalement voulus, Romero fait dire à son personnage que le reportage est un produit finit et « monté ». Le film est donc le reportage totalement prêt, tel qu'il aurait pu passer au cinéma ou à la télé. Ce qui pourrait enlever un peu de spontanéité au film lui donne quand même beaucoup plus de crédibilité.
C'est à nouveau Nicotero qui est aux manettes des effets spéciaux de maquillages, ce malgré le fait que le film ait un budget particulièrement bas (c'est Romero qui l'a voulu ainsi afin que le risque pour un studio soit moindre et qu'il soit maître de son film).
Niveau tension, Romero n'a toujours rien perdu. Au contraire, il ne cesse de se renouveler et nous offre encore un film étonnant et inattendu, même pour ses plus grands fans. Si « Land of the dead » a salué le retour du maître, « Diary of the dead » nous prouve qu'il n'a pas encore tout montré de son talent.

Les autres ?

Avant Romero, le zombie était uniquement rattaché à son côté vaudou et n'était que moyennement apprécié au cinéma. Il était souvent l'esclave de la personne qui l'avait fait. Point barre. C'est à travers Romero qu'ils ont accédé à la célébrité à travers quelques nouveautés. D'abord, ils revenaient vraiment de la mort, ensuite, ils se mettaient à bouffer les gens (sur une idée d'une associée de Image ten, pour bien tout mettre au point) et on ne peut s'en débarrasser qu'en détruisant leur cerveau.
A partir de là, on a eu pleins de films de zombies de qualité très diverses. Certains ont eu leur succès comme « Le retour des morts vivants », produit par le co scénariste de « la nuit des morts vivants », John Russo, ou « l'enfer des zombies » de Lucio Fulci, bain de sang version italienne (au cinéma, parce que sinon au niveau des juges qui s'occupent de la mafia ou de la politique, ils connaissent déjà).
Et puis bien sûr, il y a les chefs d'oeuvres, à commencer par le jouissif « Braindead » de Peter Jackson, futur réalisateur du « seigneur des anneaux ». Jackson voulait faire le film le plus gore de tous les temps. C'est une réussite inégalée jusqu'à présent.
Et il y a aussi le fabuleux « Shaun of the dead », Comédie (et non pas parodie) avec des zombies réalisées par deux grands fans, Simon Pegg et Edgar Wright, dans tout le respect dû au maître. D'ailleurs Romero a beaucoup aimé le film et il les a fait venir sur le tournage de « Land of the dead » où ils ont joué deux zombies enchainés pour prendre des photos souvenirs.
On peut aussi compter la série des « Evil dead », même s'il y a moins de zombie au mètre carré (à part dans le trois avec l'armée des squelettes) et aussi l'ovni irlandais « Dead meat » où une population rurale est contaminée par la morsure d'une vache folle.

Bien sûr, il y a aussi tout un tas de série Z encore plus gerbant que des résidus de fosse sceptique (et je ne parle pas du tout au niveau des scènes gores, là). Là dedans on retrouve pas mal de déchets qui tentent tant bien que mal de se faire passer pour du Romero comme « Day of the dead 2 », ou une floppée de « nuit des morts vivants » remaniées (comme c'est dans le domaine public y'en a qui abuse, en particulier le co-scénariste John Russo). Mais comme je veux rester sur une note polie pour finir l'article, on en parlera pas.

mardi 19 mai 2009

Séries fêlées

Je me suis acheté le coffret de la quatrième saison de « Dr House ». « C'est ton droit, qu'est-ce que ça peut bien nous faire ? » me demanderez-vous. Et bien il se trouve que cette saison est incomplète, ceci dû à la fameuse grève des scénaristes qui avaient fait tant de bruit et qui a sectionné pas mal de séries. Bref, par la force des choses, cette nouvelle saison ne comporte que 16 épisodes et que pour combler le DVD manquant, Universal qui produit (ou distribue, je ne sais pas trop en fait) « Dr House » a joint un DVD promotionnel supplémentaire comportant l'épisode pilote de 5 autres séries : « Lipstick jungle », « The office », « Life », « 30 rock » et « Eureka »

Non content de faire payer 50 euros une saison incomplète, voilà qu'en plus on nous bourre le crâne. Je dis ça, mais bon, quand on est pas trop adepte du téléchargement, comme moi (pure question de connexion), on a pas vraiment le choix (et on se demande après pourquoi les téléchargements illégaux progressent, tiens).

Cela étant, j'apprécie au moins le fait que, pour une fois, on puisse se faire une idée en regardant un épisode complet, plutôt que de voir une bande annonce de deux minutes résumant toute une saison. Moi qui ne suis pas un grand fan de séries télé, ça aide à se faire une opinion. Faut juste avoir le temps de regarder 5 épisodes dont on aura pas la suite.

Pour vous évitez de perdre votre temps si jamais il vous prenez l'envie d'acheter la saison 4 de « Dr House » et d'obtenir ainsi le fameux DVD promotionnel, je vais immédiatement vous dire ce qui vaut le coup d'être vu ou pas. Et le vainqueur est...


La meilleure : « Life »



C'est une bonne surprise, moi qui n'apprécie que moyennement les éternelles séries policières, d'en voir une qui a réussi à m'intéresser pendant les 40 minutes de l'épisode.

L'histoire est celle d'un flic, Charlie Crews, qui, accusé à tort de trois meurtres, passent 7 ans en prison. Enfin en prison, c'est vite dit, parce qu'un policier en taule s'en prend généralement plein la gueule du début à la fin et il est plus souvent à l'hôpital qu'en cellule. Au bout de 7 ans de calvaire, il est soudainement blanchi, totalement innocenté. A sa sortie de prison, il devient célèbre (grâce aux médias qui s'intéressent à l'affaire) et riche (grâce aux indemnités particulièrement méritées dans son cas). Mais bien que riche et libre, il reprend du service, ayant été promu par arrangement. Il fait équipe avec la jolie lieutenant Dani Reese qui n'apprécie que moyennement l'arrivée d'un coéquipier dont personne d'autre ne veut. Crews a des méthodes peu orthodoxe respectant rarement ses collègues et le protocole car il a malgré tout une dent contre les flics. Peut être que son retour au sein des forces de l'ordre n'est pas tout à fait innocente.

Enfin voilà, rapidement, la série ne révolutionne pas les enquêtes criminelles à la télé, c'est un peu rapide et facile comme première enquête. Mais le pilote n'est pas forcément l'épisode le mieux placé pour juger de ce point de vue puisqu'il est surtout consacré à la présentation des personnages. L'intérêt de la série réside dans la vie de Crews même puisque celui-ci va essayer, discrètement, de comprendre qui l'a piégé il y a 7 ans. Il y a donc un vrai suspens en filigrane tout au long de la série, un peu façon « Desperate Housewive ». L'épisode en lui-même recèle pas mal d'humour et d'idées sympathiques. Par exemple, Crews ayant passé 7 ans derrière les barreaux est fasciné par le fait qu'on peut prendre une photo avec un téléphone portable. La façon dont il fait avouer le suspect est aussi bien trouvée mais là, je ne vous en direz pas plus.

Bref, on en apprend peu dans ce premier épisode mais assez pour avoir envie de savoir la suite. Malheureusement, on en apprendra pas beaucoup dans la suite non plus puisqu'en faisant une petite recherche sur internet, je viens d'apprendre que la chaine américaine NBC avait arrêté la série après la saison 2. Trop subtil, probablement, pour les décérébrés habituels du petit écran.


La bonne : « 30 rock »



J'avais déjà vu une pub de celle-la qui m'avait plutôt intéressé. Le premier épisode m'a en tout cas parut concluant.

Dans les studios d'une chaine, la scénariste en chef, Liz Lemon, d'une série orientée « féminine » voit arriver le nouveau patron qui a décidé de chambouler toute son émission, notamment en engageant, une vedette sans lui en parler. Liz va devoir se battre pour essayer de garder le contrôle de son émission.

C'est un peu succin mais ça résume bien. Alors la série est drôle (ou semble l'être d'après le pilote) et l'univers de la télé se prête évidemment à ravir à la satire. Le début laisse présager une histoire sympathique puis on finit par éclater de rire à certains passages. Dans l'ensemble, la réalisation n'est pas très nouvelle mais les idées sont marrantes. A suivre donc, surtout que celle-ci en est apparemment à la saison 4 et toujours en production.


La pas trop mal : « The office »



Une série qui s'annonçait comme une comédie bien délirante mais qui déçoit finalement.

La série raconte le quotidien d'un bureau et de ses employés. Voilà voilà. Enfin le pilote raconte comment l'équipe apprend qu'elle est virée, ses services étant transférés ailleurs, et comment le patron va essayer de les sauver.

La réalisation, en tout cas du pilote, n'est guère terrible. Pas de quoi se fracasser la tête contre les murs, comme le disait Lady Di. On sourit parfois, on rit un peu, mais l'ensemble fait un peu potache et 20 minutes paraissent soudain très long. Un début malhabile donc mais à regarder peut être un peu plus loin, le premier épisode ouvrant quelques pistes pour la suite. A surveiller.


La euh... : « Eureka »



Bon là, je vais avoir du mal mais je vais quand même essayer.

Alors l'histoire... euh... ben j'en sais trop rien en fait. Renseignement pris sur le net, il paraitrait que la série raconte l'histoire de la petite ville du nom de Eureka dans laquelle le gouvernement a invité les familles des plus grands génies du monde. Et, apparemment, le shérif de la ville qui a atterrit là après un accident, va découvrir un secret bien caché par le gouvernement.

Tout ce que je viens de vous dire ne transparait pas dans l'épisode pilote. Si on se base sur ce seul épisode, « Eureka » ne retiendra pas mes faveurs. Mais, apparemment (toujours) le fameux secret découvert par le héros devrait valoir le coup puisque la série en est à la saison 4. Parce que pour le reste ça ressemble à une série pseudo futuriste à budget assez léger et filmé assez mollement. Enfin bref, pas sûr que je regarderai l'épisode suivant.


La nulle : « Lipstick jungle »



Alors là, je vais carrément aller chercher le résumé du site allociné.fr :

Nico, Wendy et Victory règnent sur New York ! Nico est rédactrice en chef d'un des plus grands magazines de mode et rêve d'en devenir la présidente. Wendy est une des pontes d'un studio de cinéma. Victory est une créatrice de mode à l'esprit très libéré, espérant un jour trouver l'homme idéal. Les trois amies font face ensemble aux grands défis de la vie, professionnelle et personnelle...

Voilà, vous l'aurez compris, c'est une série franchement orienté vers un public féminin. C'est le seul des pilotes que j'ai arrêté de regarder avant la fin. C'est nul, et ceci dit sans sexisme aucun. Mesdames et mesdemoiselles, on vous prend pour des connes.

D'accord, étant un mec, je suis peut être passé à côté de quelque chose qui aurait rendu cette série un tant soit peu intéressante. Si quelqu'un du beau sexe l'a vu qu'elle vienne m'expliquer ce qu'elle y a trouver d'intéressant entre une histoire plate, une absence totale de sentiment quel qu'il soit, une mise en scène lourde et un contexte de « petits soucis entre riches » pitoyables (en plein milieu de la crise, bravo).

D'après le net toujours, la série serait inspirée d'un roman de Candace Bushnell dont un autre bouquin aurait déjà servi de base à la série « Sex and the city ». Tout ça sent le réchauffé à la va vite pour profiter du succès du premier essai. A oublier rapidement, ce qui est même l'avis des producteurs cette fois-ci puisque la série n'ira pas plus loin que deux saisons... d'après le net.

lundi 18 mai 2009

Janis Joplin : Piece of my heart

Un soir, je dinai chez des amis et pendant que nous mangions, un CD de Janis Joplin défilait. D'un coup comme ça, je me suis posé cette question : Quel chanteur ou groupe pourrait aujourd'hui tenir la comparaison ?

Attention, je ne parle pas seulement de la voix, je parle de la musicalité en générale de chaque chanson de Joplin. Cette question m'a trotté dans la tête toute la soirée.

Je cherche encore la réponse. Et si vous croyez que c'est facile, jugez-en par vous-mêmes :

vendredi 15 mai 2009

Une question comme ça



Aujourd'hui j'ai joué à mariokart sur wii. C'est passionnant tout ça, je sais. N'empêche, j'en suis arrivé à une conclusion que j'aimerai vous soumettre.

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais maintenant, dans les jeux vidéos, il y a une nouvelle mode, celle de vous obliger à débloquer des personnages et des niveaux pour pouvoir jouer à un jeu complet. N'est-ce pas une habitude curieuse ?

Bon, dans l'esprit du joueur assidu, ça doit être une méthode totalement adoptée. D'un autre côté, je pose la question, vu le prix des consoles et des jeux actuellement, est-ce bien normal de n'avoir que des jeux incomplets tant que vous n'avez pas passer des heures dessus, jusqu'à se retrouver les yeux explosés en mouillant son tee shirt d'une bave que les muscles faciales, trop fatigués, ne parviennent plus à stopper ? Je dis non.

Prenons le cas de mariokart justement. Le jeu valait quand même 50 euros lors de sa sortie et n'a guère vraiment baissé depuis en fait. Et donc vous ne pouvez pas utilisés tous les personnages, ni tous les véhicules selon votre bon vouloir, à ce prix là ? Quand même ça sent l'arnaque.

Je sais ce qu'on me dira, « qu'est-ce que tu t'emmerdes avec ça ? C'est surement étudié pour être déblocable par tout le monde ». Probablement oui. Mais au bout de combien d'heures de jeu ? Et ce dans le seul but de pouvoir jouer plus.

Ce qui est amusant c'est que ce soit passé dans les moeurs dans le monde du jeu vidéo. Imaginez que je vous vende un jeu de monopoly. Seulement voilà, vous n'aurez pas toutes les rues de disponibles, ni tous les pions, ni tous les billets, ni toutes les cartes chances ou caisse de communauté. Vous allez donc devoir faire plusieurs parties uniquement pour pouvoir jouer au vrai jeu. Vous ne pourrez débloquer la rue de la paix qu'après avoir réussi à mettre un hôtel place Pigalle. Si vous touchez un loyer de plus de 200 euros, vous aurez accès aux billets de 500. Vous devez voir possédé les quatre gares au moins une fois pour avoir trois cartes chance supplémentaire. Etc...

Bon, ce n'est peut être pas très important comme sujet c'est vrai. Quoique, si on y réfléchit un peu sérieusement, à quoi ça sert ce genre de méthode ? Apparemment à conserver l'intérêt du joueur. Mais est-ce qu'un bon jeu ne devrait pas scotcher le joueur devant son écran uniquement pour ce qu'il est ? Est-ce qu'on ne va pas vers des jeux qui seront vendus en étant bâclés mais dont on s'en apercevra que trop tard lorsqu'on aura enfin tout débloqué ? Et qu'on s'apercevra de la merde que c'est en vérité.

J'en entends certains persiffler. « Ouais, si tu dis ça, c'est parce que t'es tout simplement pas foutu de débloquer tous les persos de mariokart et que t'es frustré ». Pfff ! Billevesées. Cet aprem, j'ai encore débloqué baby daisy. C'est dire. Mais ce qui me gonfle, c'est de me retaper 10 fois les pistes déjà faites pour avoir le reste. A ce niveau-là, est-ce vraiment par amour du jeu qu'on trépigne devant la console ?