jeudi 22 juillet 2010

Un nouveau cercle découvert à Stonehenge

Un article de sciencesetavenir.fr :

Reconstitution du 'henge' de bois d'après les trous découverts par les archéologues. (Professional Images)


Une nouvelle campagne de prospection archéologique a révélé la présence d’un complexe circulaire à moins d’un kilomètre des célèbres mégalithes de Stonehenge.


L’archéologie virtuelle, qui remplace pelles, truelles et brosses par différentes techniques d’étude et d’imagerie du sol, a permis de découvrir un nouveau cercle non loin des célèbres pierres levées de Stonehenge, en Grande-Bretagne.

A environ 900 mètres de ce cercle de pierres datant du Néolithique –appelé henge en anglais- une équipe dirigée par Vince Gaffney de l’Université de Birmingham a mis en évidence une vingtaine de trous creusés dans la terre, formant un cercle, lui-même entouré de deux fossés. Ces trous, jusqu’à un mètre de diamètre, auraient servi à dresser des troncs ou des poteaux de bois, expliquent les chercheurs. Deux entrées sont visibles, l’une orientées nord-est, l’autre sud-ouest.


Image virtuelle


Ce complexe de bois date probablement de la même période que les mégalithes, élevés entre 2800 et 1100 ans avant J.-C, même si pour l’instant aucune datation n’a été réalisée. Et pour cause: aucun coup de pelle n’a été donné.

Les chercheurs travaillent avec des radars à pénétration de sol, ou géoradars, qui analysent la propagation d’une onde envoyée dans le sol. Ils utilisent aussi la magnétométrie, basée sur les mesures des anomalies et des variations du champ magnétique terrestre, et la prospection par méthode électrique qui met à profit la façon dont le sol résiste au passage du courant électrique (résistivité).


Trois ans de fouilles virtuelles


Les prospections géophysiques ont rapidement porté leurs fruits : Gaffney et ses collègues n’ont commencé leur campagne que le 5 juillet dernier. Il s’agit d’un projet de trois années visant à dresser une carte virtuelle du site entourant le fameux complexe mégalithique de Stonehenge (The Stonehenge Hidden Landscapes Project). Démarrant sur un rayon de 4 km, les recherches doivent s’étendre jusqu’à 14 km autour du site classé patrimoine mondial de l’humanité. Le projet est mené par l’Université de Birmingham et le l’Institut Ludwig Boltzmann pour la prospection et l’archéologie virtuelle (Vienne, Autriche).

Plusieurs cercles de pierres ont été découverts dans la plaine de Salisbury, à proximité de Stonehenge ces dernières années. Un autre henge de bois datant de 2.200 avant JC a été mis au jour à la fin des années 1920 : il est situé sur la commune d’Amesbury, à environ 3 kilomètres au nord-est du mégalithe de Stonehenge.

Cécile Dumas
Sciences et Avenir.fr
22/07/10


Image du nouveau "henge" obtenue par l'équipe de Gaffney avec la magnétométrie. (Professional Images)

mardi 20 juillet 2010

Delirium

Je n'ai pas abandonné le blog.

Je dis ça parce que c'est vrai que ça ne se voit pas au premier abord, Vu le temps qui sépare mes derniers articles. Mais bon, je vous ai déjà dit, la recherche de boulot na rien de très passionnant. Et puis je me suis pris au jeu de Stripgenerator et ça me prend beaucoup de temps.

Allez, en attendant le prochain article écrit, voici de petits exemples de ce que je fais sur SG. Là il s'agit de strips d'une série que j'ai créée qui s'intitule "Delirium" et dans laquelle je fais... n'importe quoi, tout ce qui me passe par la tête, pourvu que ce soit drôle ou ait la prétention de l'être. N'empêche j'ai déjà fait presque une vingtaine de bandes dans cette idée.




lundi 7 juin 2010

K's choice : Not an addict

Plein de souvenirs avec cette chanson phare des années 90. Le succès avait été tel à l'époque que le groupe avait attendu 5 ans que ça se calme un peu avant de commencer un nouvel album. Enjoy !

mercredi 24 mars 2010

Autobio


Vous savez, parfois il m'arrive de lire d'autres BD que les superbes albums de Koulou, que vous pouvez d'ailleurs toujours acheter sur le site de son éditeur, et même que les albums seront livrés chez vous sans que vous ayez à bouger le petit doigt. C'est-y pas fantastique ?

Enfin bref, je voulais quand même vous parler d'autres livres que je vous conseille, à savoir les deux tomes de « Autobio » de Cyril Pedrosa, parus chez Fluide glacial. Alors quoi que ça raconte ? C'est tout simple, il s'agit de la vie de l'auteur[1] qui se trouve être un militant écologiste en plus d'être un dessinateur. Le concept de la série[2] est tout simplement de raconter de façon humoristique les décalages entre sa vision de l'écologie politique et la société d'aujourd'hui. Et il y a de quoi dire.

J'en vois venir certains « Ouais, c'est encore de la prise de tête écolo tout ça ». Et ben pas dut tout. Parce que Cyril Pedrosa est certes convaincu par le bien fondé de son militantisme, mais il n'est pas avare non plus de critiques envers l'idéologie écologique actuelle, ni envers le commerce bio, ni envers... lui-même, qui parfois a bien du mal à suivre ses propres préceptes, rappelant également que les livres parlent avant tout de lui et ne se veulent pas des manuels du parfait petit écolo. Pas toujours facile de vivre selon une idée.

Pedrosa égratigne donc un peu tout le monde sur son passage, sans oublier sa petite autocritique, offrant ainsi une oeuvre humoristique plutôt légère sans jamais perdre de vue le fond de sa pensée. Une BD dans l'air du temps et rafraichissante que je vous conseille fortement.

[1] C'est marrant mais j'ai l'impression que le style autobiographique se répand dans la BD en ce moment.

[2] Deux tomes c'est déjà une série en soit, mais Pedrosa semble ne pas encore s'arrêter là.

mardi 23 mars 2010

Le monde fantastique de Peter Jackson


Fran Walsh, Peter Jackson et Philippa Boyen


Parlons peu mais parlons culte. Je sais pas si vous avez remarqué que depuis quelques temps, le cinéma, c'est pas ça. Je ne vous parle pas des prix exorbitants pratiqués par les salles de projections qui gonflent la facture au moindre prétexte[1] et qui ensuite viennent se plaindre du piratage. La relation de cause à effet n'est pourtant pas difficile à faire, mais c'est une réflexion encore trop compliquée pour un gérant de complexe cinématographique.

Bon mais, mine de rien, je ne voulais pas vous parler de ça à la base[2] mais du fait que j'ai l'impression que les films à grands publics ont pas mal dégénérés ces derniers temps. Sérieusement, j'ai peine à nommer des grands films sortis récemment dont je me souviendrai ma vie entière. Il y en a bien sûr, mais c'est surtout ceux de la vieille garde des réalisateurs. Le succès récent d'« Avatar », c'est grâce au plus très jeunot James Cameron. Les jeunes réalisateurs ont de la peine à prendre la relève dans les films à grands spectacles, bien que certains soient réussis, je ne dirai pas que je me souviendrai éternellement de leurs films, contrairement à la « Guerre des étoiles »[3] ou à « Aliens : le retour ».

Quel réalisateur s'est révélé être à la hauteur de ces illustres prédécesseurs ? Vous n'en voyez pas ? Et bien moi si. Ces dernières années, un grand réalisateur de la trempe des anciens a crevé plusieurs fois l'écran : Peter Jackson. Et ça tombe bien parce qu'au final, c'est de lui que je voulais vous parler.

Vous allez me dire « Mais tu pouvais pas juste le dire tout de suite et nous épargner ton intro à la con ? » Oui, évidemment, j'aurai pu. Mais bon, je... euh... non, je ne trouve pas de raison de l'avoir fait, mais je m'en fous. Parlons donc de la carrière du réalisateur néo-zélandais en commençant par son premier film :


Bad taste (1987)

Des extraterrestres s'installent sur terre pour s'approvisionner de l'ingrédient principal de leur chaine de fast food : l'humain. Un petit groupe de résistants prend les armes et mitraillent allègrement le tout.


Alors ça, ça, c'est du scénario qui donne envie. Non ? Ben en tout cas moi oui.

Bon, je vous épargnerai le passage biographique comme quoi Peter Jackson était un enfant unique, vivant dans une maison assez retiré de la ville où il ne voyait pas grand monde, donc qu'il s'ennuyait ferme jusqu'à ce que son père achète une caméra qu'il va s'approprier pour commencer à tourner des courts métrages de monstres en stop motion, genre qu'il apprécie particulièrement étant fan d'effets spéciaux. Il fera également participer ses potes, qui remettront le couvert lorsque, après une ou deux autres tentatives ratées, Jackson réalise enfin son premier long métrage.

Armé d'une caméra un peu plus sophistiquée que celle de son paternel, ses amis et lui vont créer de leur propres mains le matériel nécessaire au tournage, notamment une grue et une steadycam. Les même potes feront les acteurs et Peter Jackson, en plus d'être scénariste, réalisateur, monteur, technicien et unique producteur du projet, devra endosser deux rôles. Le film étant tourné le week end entre copains, monté à même la table de la cuisine familiale, les masques d'extraterrestres moulé dans le four de la dite cuisine et avec pour tout budget le salaire de l'époque de Jackson, il faudra 4 ans au film pour voir le jour.

Quand le film est monté aux trois quart, Peter Jackson peut enfin le montrer à ses amis. Il en profite pour le montrer aussi à la New Zealand Film Commission[4] qui, contre toute attente, perçoit le potentiel du film, surtout financier, et décide d'aider Le réalisateur à le finir en lui accordant quelques moyens. Pas de quoi se taper la tête contre les murs, mais vu comme le tournage a débuté, ça ne pouvait qu'améliorer les choses. Et clairement, la fin du film est à elle seule plus ambitieuse que tout ce qui a précédé.

En lui-même, le film ne comptait pas forcément trouver un public nombreux. La philosophie de Peter Jackson, c'est que quand on a pas les moyens de faire un film d'horreur sérieux, autant taper dans la déconne complète et le mauvais goût. Et il ne se privera pas. Bad taste est horrible. « Gore » est un mot bien faible pour le décrire. Le sang gicle à peu près n'importe quand, pareil pour la cervelle ou autres tripes diverses. Le clou, les aliens, pour se nourrir en attendant d'avoir refait leur stock, font vomir l'un d'eux dans un récipient, puis boivent chacun leur tour.

La très sérieuse NZFC envoie quand même le film à Cannes où personne ne s'attend vraiment à ce que quelqu'un en parle. Et pourtant, présenté en marge de la marge des films officiels, « Bad Taste » rencontre un succès retentissant, notamment en France. Comme quoi on peut encore être fier de notre pays.

Très rapidement, le succès du film va prendre de l'ampleur parmi les nerds, qu'on appelait pas encore ainsi à l'époque. Après un prix au festival du film fantastique de Paris et un autre grand succès au festival de Wellington, le film s'exporte à l'international. Là où les plus optimistes espéraient (sans trop y croire quand même) que le film réussirait à s'amortir financièrement, il est en réalité devenu l'un des films les plus rentables de l'Histoire de la Nouvelle Zélande.


Les Feebles (1989) :

Robert le hérisson débarque fraichement dans le milieu du spectacle en étant engagé dans la troupe des Feebles qui préparent un grand show télévisé. Mais les coulisses sont loin d'être rose et entre la drogue, le sexe et le rock'n roll, on trouve aussi du crime organisé, des magouilles et bien des choses pas très jolies. Le hérisson ingénu va néanmoins trouver l'amour en la personne d'une jolie caniche qu'il devra sauver du sanglant pétage de plomb généralisé lors de la grande première.


Suite au succès inattendu de « Bad taste », Peter Jackson envisage de réaliser un film d'horreur sérieux[5] qu'il envisage comme le film le plus gore de tout les temps et qui s'intitulera « Braindead ». Pour ce faire il rencontre des gens qui vont l'aider à écrire un vrai scénario bien ficelé, histoire de pouvoir présenter un projet honorable à la NZFC. C'est là qu'il fera la connaissance de sa futur femme Fran Walsh, pour ceux qui sont intéressés par le côté fleur bleue de l'histoire. Et pour ceux que le côté fleur bleue n'intéresse pas, sachez que sans elle, la carrière de Peter Jackson aurait été bien différente. Mais on en reparlera plus tard, si je n'oublie pas.

Avec le soutien de la NZFC et d'investisseurs espagnols et japonais, Peter Jackson ramasse presque 450 000 dollars, ce qui est insuffisant pour les besoins de « Braindead ». Mais les producteurs japonais lui proposent, pour cette somme, de réaliser les pilotes d'une série basée sur des marionnettes. Jackson et ses acolytes acceptent.

C'est un coup qui lui arrivera encore par la suite de bâtir un projet sur les cendres de celui qu'il voulait vraiment faire. Mais de ça aussi on reparlera plus tard, toujours dans l'optique où je n'oublierai pas de le replacer.

La « team Jackson » se sent plutôt l'envie de se lancer dans un long métrage et les producteurs japonais acceptent, à la condition que le film soit prêt pour le marché du film de Milan. Ce qui laisse très peu de temps pour un film extrêmement compliqué, les angles de vues avec des marionnettes devant être calculés au millimètre près, sans compter la fabrication des dites marionnettes en plus de tous les éléments d'un film classiques. Pour se faire, Peter Jackson va faire appel à deux autres personnes qui le suivront également par la suite, Richard Taylor et Tania Rodger[6], à l'époque les responsables d'une émission de marionnettes humoristiques sur les personnalités néo-zélandaises, genre guignols de l'info.

Malgré tout, le film est un véritable enfer. Malgré le rythme effréné de la production, le tournage prend du retard et, comble du malheur, l'équipe tourne pendant le plus effroyable hiver qu'ait connu la Nouvelle Zélande depuis des années. Après avoir subit aussi une attaque de puces qui se sont installées dans les marionnettes, Peter Jackson parvient, on ne sait comment, à terminer le film dans les délais. Le marché du film de Milan est enthousiaste, le film est acheté et distribué dans plusieurs pays (dont la France, encore).

Sorte de « Muppet show » où chaque personnage (en dehors du héros et de sa copine) débloque à plein tube, « Les Feebles » est une comédie trash et mordante sur le milieu du showbiz où les quatre scénaristes se sont entièrement lâchés dans le dégueulasse, l'immoral et le gore. Pourtant le scénario n'est pas exempt de subtilité et de sentiments, même bien plus que dans « Bad taste ». Ici, la réalisation est évidemment soignée dans le moindre détail, il n'aurait pu en être autrement.

Sorti épuisé mais renforcé du cauchemar des « Feebles », Peter Jackson a cette fois-ci l'assurance nécessaire pour reprendre le projet qui lui tient à coeur. En clair, ça va saigner.

...Et ce n'est pas qu'une façon de parler.


Braindead (1992)

Le zoo de Wellington accueille un nouveau pensionnaire, un singe-rat, bestiole résultant du viol d'un singe par un rat. La bête, foncièrement méchante, va mordre Véra, une vieille femme acariâtre qui surveillait de loin son benêt de fils Lionel, qui vient de trouver l'amour en la personne de la jolie Paquita. Jalouse comme pas permis, la maman va tout faire pour empêcher le fiston de voir la belle, mais la morsure du singe-rat n'est pas sans conséquence et elle tombe gravement malade puis meurt. Mais elle est décidément très opiniâtre car elle se relève et commence à mordre dans la chair fraiche qui passe à sa portée. Petit à petit, la zombie vintage va constituer un beau groupe de morts vivants affamés que le pauvre Lionel va tenter de gérer tant bien que mal, mais plutôt mal, ce qui explique qu'il ne parvient pas à empêcher son oncle d'organiser une fête dans sa propre maison où les zombies vont pouvoir s'en donner à coeur joie dans le carnage de masse parmi les convives.


« Braindead » est le premier grand projet qui tient à coeur de Peter Jackson. Il commence à travailler sur le script alors qu'il commence à comprendre qu'il n'aura pas assez de finances pour finir « Bad taste ». Mais la NZFC vole à son secours et il abandonne le projet une première fois. Renforcé par le succès de son premier film, il essaie donc de reprendre le projet, aidé de ses acolytes, dont sa futur femme, comme je l'ai déjà dit auparavant. Donc vous le savez maintenant, le budget n'ayant pas été à la hauteur, il se retourne vers « Les feebles ».

La grande force de Peter Jackson est de tirer des leçons de chacun de ses films. Et après avoir réalisé deux métrages en professionnel, il comprend déjà qu'il n'aura pas les moyens de financer son nouveau projet sans un scénario en acier trempé. L'expérience des « Feebles » lui ayant aussi apprit à maîtriser des conditions de tournage catastrophiques, il planifie les tournages, notamment par des story boards. Avec tout ça, il obtient 1 800 000 dollars et, même si cela reste encore un peu serré, il peut se lancer dans le film qui lui tient tant à coeur.

Anecdote, la team Jackson déniche des financeurs étrangers un peu partout (dont les japonais qui avaient déjà financé « Les feebles »), notamment des espagnols qui demandent que le personnage féminin principal soit originaire d'Espagne. Mais c'est producteurs là feront finalement faillite. Toutefois, Jackson et Walsh ayant travaillé sur le personnage qui est devenu Paquita, lui ont apporté pleins de détails en rapport avec les traditions latines et ils décident de le garder tel quel car elle est devenue beaucoup plus intéressante.

Après le cauchemar des « Feebles », le tournage de « Braindead » est une vraie promenade de santé pour Peter Jackson. Paré à tout, il tourne dans les temps et fait même des économies de budget qui lui permettent de conserver une scène que la NZFC voulait couper, la fameuse scène où Lionel va promener le bébé zombie[7] dans un parc publique. Certes cette scène n'apporte rien à l'histoire mais elle est certainement la plus drôle que Jackson ait jamais tourné.

Pour autant la pression sur le réalisateur reste forte. La NZFC attend cette fois-ci un retour sur investissement plus important que pour les précédents films et Jackson tourne pour la première fois avec de vrais acteurs, une nouvelle chose à apprendre. Malgré quelques difficultés (Timothy « Lionel » Balme n'a jamais vu de films d'horreur de sa vie et Diana « Paquita » Penalver pleure à la vue du sang) le réalisateur réussit à créer une bonne ambiance sur le tournage.

A nouveau un grand succès, « Braindead » sera non seulement un bon retour sur investissement, mais en plus il permet à « Bad taste » et à « Les feebles » d'être découverts dans encore plus de pays. Peter Jackson commençait enfin à prendre un envol international. Sa notoriété ne dépassait certes pas les milieux du cinéma fantastiques, mais il y était considéré comme un dieu du genre[8]. Il envisageait « Braindead » comme le film le plus gore de tout les temps, c'est une réussite encore inégalée aujourd'hui qui marque une date du cinéma de genre.

Devenu culte, Peter Jackson est attendu au tournant par des millions de fans sur son prochain film.


Créatures célestes (1994)

Pauline Parker et Juliet Hulme se rencontrent sur les bancs du collège et vont vite devenir des amies très proches, si proches qu'elles commencent à créer un mode à elles, la Borovnie, qu'elles vont développer peu à peu avec l'espoir d'en écrire un livre. Mais les parents des jeunes filles s'inquiètent de leurs comportements et considèrent peu à peu que les choses vont trop loin, craignant qu'elles n'en viennent à devenir lesbiennes et décident de les séparer. Devant cette réaction, Pauline est persuadée que sa mère et la principale instigatrice du mouvement. Elle décide, avec l'aide de Juliet, de l'assassiner.


Avec « Braindead », Peter Jackson sent qu'il a atteint un certain point de sa carrière. Il décide donc de délaisser le genre horrifique, en insistant sur le fait qu'il y reviendra tôt ou tard, et s'intéresse à une histoire qui touche profondément sa femme. Depuis son adolescence, Fran Walsh s'intéresse à un fait divers extrêmement célèbre en Nouvelle Zélande, l'affaire Parker-Hulme, où deux jeunes filles ont assassiné la mère de l'une d'elles. Cette affaire a fait couler énormément d'encre et à déjà utilisé beaucoup de bobines de films (un téléfilm était d'ailleurs tourné pendant la pré-production de l'oeuvre de Peter Jackson). Mais Walsh n'est pas satisfaite de la façon dont les gens perçoivent ces histoires, essentiellement tournées vers le meurtre et donnant généralement aux jeunes filles une apparence de folles ou d'hystériques. La scénariste ayant elle-même connue de très fortes amitiés dans son adolescence pense qu'il serait temps de tourner un film qui essaierait de comprendre le lien entre Juliet et Pauline, sans pour autant excuser leur acte.

Peter Jackson et Fran Walsh se lancent alors dans une véritable enquête d'investigation pour découvrir toutes les zones d'ombre qui n'ont jamais été avancées dans les livres ou les films. Ils vont rencontrer pas moins d'une quarantaine de personnes, anciennes amies d'écoles et membres des familles de Juliet et Pauline, pour comprendre leur histoire. Mais cela ne va pas sans mal. Alors qu'il se rend à la Christchurch Girls School avec son producteur Jim Boothe, Peter Jackson découvre que les documents relatifs à l'époque de la scolarisation des deux jeunes filles sont tout simplement manquant. Même les photos de classes. Le proviseur les reçoit fraichement et leur déclare ouvertement : « Vous feriez mieux de faire un film sur des élèves dont nous sommes fiers... ». Nombre de personnes ne souhaitent pas voir cette histoire ressurgir, surtout de la manière dont Jackson et Walsh veulent la filmer. Mais ceux-ci s'entêtent et parviennent à mettre la main sur les pages du journal intime de Pauline qui ont été utilisées pendant le procès et qui leur sera très utile.

Au bout d'une pré-production marathon, le film se fait assez facilement, grâce aux recettes précédemment enregistrées par les films de Jackson, ce qui aide les producteurs à avoir confiance. Contre l'avis de beaucoup de gens, il tourne une histoire qui s'écarte du meurtre (sans l'oublier, loin de là) pour se porter sur la vie des deux jeunes filles. Il va jusqu'à développer le mode de Borovnie dans des passages fantasmagoriques où Juliet et Pauline interagissent avec les statues de plasticine, devenues de taille humaine, qu'elles ont confectionnées. Cela permettra à Peter Jackson et à ses amis Richard Taylor et Tania Rodger, de créer la société d'effets spéciaux digitaux Weta digital, aujourd'hui reconnue comme l'une des meilleures au monde, grâce à son travail sur « Le seigneur des anneaux ».

La production du film a un parfum de polémique en Nouvelle Zélande. Au grand dam de Peter Jackson, « on » retrouve la trace de Juliet Hulme peu avant la sortie du film et l'on découvre qu'elle s'est exilée du pays pour écrire des romans policier sous le nom de Anne Perry. Jackson doit publiquement déclarer qu'il n'a rien à voir dans cet affaire. La société Miramax, qui a les droits du film pour une exploitation aux USA, en profite pour faire un coup de pub en rapprochant le film, et notamment les images du meurtre, avec les romans violents de Anne Perry, ce qui déplait franchement au réalisateur, même s'il n'a pas les moyens légaux de s'y opposer.

Mais la sortie amène aussi de bonnes surprises, en premier lieu l'énorme succès qu'il va avoir, même en Nouvelle Zélande. Peter Jackson prouve qu'il a eu raison de s'entêter dans la direction que Fran Walsh et lui ont donné à l'histoire. Plus important encore, la soeur de Pauline, Wendy Parker, qui avait refusé de parler au réalisateur lors de son enquête, lui adresse un message dans lequel elle lui dit que le film lui plait, bien qu'elle ait eu des difficultés à le regarder, et qu'il a vu juste dans la relation entre Pauline et sa mère, même si elle considère que ses parents étaient quand même plus justes que le film le laisse supposer.

C'est une consécration personnelle pour Peter Jackson, à laquelle vient s'ajouter la consécration internationale dépassant le cadre des fans de fantastique. Ces derniers sont parfois un peu déçus que Peter Jackson ait tourné le dos au genre mais dans l'ensemble, le film est bien accueillit.


Forgotten Silver (1995)

En 1995, une série de documentaires passent sur la plus grande chaine de Nouvelle Zélande, TV1, tous les dimanches soirs à 20H30, le « New Zealand film and Television Festival », où des réalisateurs du pays produisent des drames contemporains. La série dure 7 semaines et propose, en clôture, un documentaire historique de Peter Jackson et Costa Botes intitulé « Forgotten Silver ». Le documentaire retrace la découverte par les deux hommes d'archives de films appartenant à un réalisateur néo zélandais inconnu : Colin McKenzie. Mais plus important, McKenzie serait, d'après les images retrouvées, l'inventeur de plusieurs techniques cinématographiques importantes. Mais les tragédies professionnelles et personnelles du réalisateur l'ont amené à ce qu'il cache son oeuvre, laissant d'autres découvrirent ce qu'il avait déjà inventé. Il voyage à travers le monde et s'engage dans la guerre d'Espagne où il filme les évènements. Il est abattu devant sa caméra, alors qu'il portait secours à un soldat, et que celle-ci filme son agonie. Destin tragique... Ou pas...


La diffusion de ce documentaire est une véritable bombe en Nouvelle Zélande. Il ne révèle pas moins que le plus grand des artisans du cinéma était néo-zélandais. Le milieu politique s'agite, les conservateurs de musée se téléphonent le soir-même et appellent même Peter Jackson pour lui demander de leur confier certaines de ses découvertes. Des étudiants de cinéma pensent à organiser un colloque sur ce héros oublié. La presse ne tarit pas d'éloge sur le travail de McKenzie, et sur les deux réalisateurs qui l'ont re-découvert.

Le surlendemain de la diffusion de l'émission, le New Zealand Herald dévoile qu'il s'agissait d'une supercherie, un canular monté de toute pièce par Jackson et Botes.

Aussi vite que les deux réalisateurs ont été montés aux nues, aussi vite on les descend en plein vol. Pourtant le « film » a le mérite d'être clair quant à la manipulation possible par l'image. Avec la supercherie révélée, il est facile de déceler les éléments qui auraient dû mettre la puce à l'oreille du téléspectateur, même s'il n'est pas très renseigné question cinéma. Mais tout semblait si beau.

Costa Botes était l'initiateur du projet. Il a contacté Peter Jackson pour l'aider, et surtout pour réaliser les images « d'archives » attribuées à Colin McKenzie. Botes s'occupa de la partie actuelle, invitant des célébrités à jouer le jeu, comme le célèbre critique de cinéma Léonard Maltin, Le patron de Miramax, Harvey Weinstein ou encore le grand acteur Sam Neill. Il filme également la découverte des bobines cachées où Peter Jackson et son équipe, presque façon Indiana Jones, s'enfoncent dans la forêt jusqu'à un « temple perdu » (un décors d'un film de McKenzie) où ils découvrent les films dans un sarcophages. Incroyable, mais (presque) vrai.

Peter Jackson s'est donc quant à lui surtout occupé de la partie archive ce qui, avec sa connaissance des effets spéciaux était un rôle taillé pour lui. Il a donc filmé en noir et blanc des scènes qui devaient ressembler aux tentatives de McKenzie de mettre au point ses techniques et ses tentatives de réaliser son chef d'oeuvre maudit « Salomé ».

« Forgotten Silver » est à la fois une démonstration impressionnante de la manipulation de masse, mais c'est aussi un film qui possède d'autres niveaux de lecture. C'est notamment un vibrant hommage aux pionniers du cinéma et à leurs inventions, ainsi qu'une petite rétrospective de l'historique de la technique filmique.

Botes et Jackson ont donc sérieusement secoué leur pays à travers cette production et certains leur en ont sérieusement voulut, allant jusqu'à dénoncer le fait que pour réalisé leur mystification, les deux réalisateurs avaient touché de l'argent public à travers la NZFC. L'affaire finit par se calmer petit à petit.


Fantômes contre fantômes (1996)

Franck Bannister est medium et voit des fantômes partout. Il en profite pour arnaquer les gens avec la complicité de deux morts qu'il envoie dans les maisons pour ensuite être payé pour les chasser. Mais voilà qu'arrive des meurtres étranges et, pire encore, Franck voit des chiffres sur le front des futurs victimes, ce qui par suite de quiproquos lui vaut d'être considéré comme suspect. Cherchant à comprendre ce qui se passe tout en évitant la police, Franck découvre peu à peu que le fantôme d'un ancien tueur est arrivé en ville et qu'il perpétue ses crimes après la mort.


« Fantômes... » va marquer un tournant dans la carrière de Peter Jackson. Oui, encore un. Mais pas le moindre puisque ce film va permettre à la Nouvelle Zélande d'être un nouvel eldorado cinématographique, rivalisant avec Hollywood. Mais commençons par le commencement.

A l'époque où Jackson et Walsh travaille au script de « Créatures célestes », la saturation due à la masse de leur travail est très forte. Le couple s'ouvre une vanne de dépressurisation en notant, à côté, les éléments d'un futur scénario de pure fiction qui deviendra donc « Fantômes... ». Scénario complexe si l'en est. Le réalisateur a bien retenue la leçon, la base de tout, c'est un scénario ultra-solide et celui de « Fantômes... » en est un exemple parfait. A la base, l'histoire aurait pu se concentrer uniquement sur les canulars de Franck et faire un film tout à fait acceptable. Mais il ne se contente pas de cela et rajoute une part très sombre avec l'histoire du fantôme tueur, ce qui aurait pu faire également un scénario à lui tout seul. Ajoutez-y encore la suspicion dont le héros fait preuve et vous avez au minimum trois scénarios en un. Et quand je dis au minimum, c'est parce que les personnages secondaires sont si fouillés (notamment le rôle de la journaliste) que cela pourrait donner à chaque fois des histoires indépendantes. « Fantômes... » est un scénario d'une richesse rarement égalée reposant sur une structure en acier trempé.Cela est dû au fait qu'à la base, Walsh et Jackson comptaient en tirer un moyen métrage mais après l'avoir présenté à Robert Zemeckis [9], celui-ci veut produire un long et le couple remanie le scénario avec encore plus d'idées.

Au moment de passer à la production les financeurs aimeraient voir Jackson faire le film à Hollywood. Mais celui-ci refuse arguant qu'avec Weta digital, la Nouvelle Zélande est tout à fait apte à réaliser les effets spéciaux les plus poussés, notamment ceux des fantômes. Soutenu par Zemeckis qui n'a aucunement l'intention d'interférer sur les choix de Peter Jackson, Weta monte rapidement une scène avec des fantômes pour montrer de quoi ils sont capables. Le résultat est bluffant et les studios abdiquent. La Nouvelle Zélande vient de gagner son premier blockbuster.

Loin de la machine hollywoodienne et avec un producteur qui le laisse libre de tout mouvement (Zemeckis ne fait que donner des conseils, souvent précieux, mais n'intervient jamais sur les décisions) Jackson est libre de faire son film comme il l'entend et il ne se gêne pas.

Mais la dernière intervention des studios va tout gâcher. A la base, Jackson réalise, selon lui, un suspens horrifique qu'il compte clairement faire passer dans la catégorie PG-13, la classification de censure américaine qui interdit le film au moins de 13 ans, à savoir donc que le film ne comportera aucun passage gore. Mais le fonctionnement de la censure américaine (en général aussi remarquez) est assez déconcertante et après avoir vu le film, elle décide de le classer R (interdit au moins de 16 ans, voir 18 aux USA, je ne sais plus) ce qui ponctionne gravement les entrées en salle. Pourquoi ? Parce que dans une scène, un personnage avec un fusil fait des trous... dans une porte. Dépité, Peter Jackson essaiera de s'adapter. Il a le temps de re-filmer une scène pour y inclure l'explosion d'une tête mais évidemment, cela ne sauvera pas le film.

Les autres producteurs ne sont pas malins non plus. La sortie du film est prévue pour halloween aux USA, idéal pour le genre, mais ils décident finalement de reporter la sortie en juillet, pile le jour de l'inauguration des jeux d'Atlanta, éclipsant du coup toutes les sorties au cinéma. Pour finir, le marketing ne comprend pas, ou ne veut pas comprendre, la complexité du film est classe le film comme une comédie, se basant donc sur l'histoire des canulars de Franck alors que celle du tueur est bien plus importante. Si l'humour est loin d'être absent, on ne saurait se contenter de cette vision étriquée du film.

Mal distribué, « Fantômes » ne rencontrera pas son public, comme on dit pudiquement. Ce sera le premier, et actuellement le seul, échec commercial de Peter Jackson. Maios comme il le dit lui-même « si je peux supporter l'idée de l'échec commercial, je ne pourrai supporter l'idée de faire un film dont je ne sois pas fier ». Et fier, Jackson a des raisons de l'être avec « Fantômes... ». Zemeckis aussi qui va soutenir inconditionnellement le réalisateur sur son projet suivant.


King kong (premier essai)


Malgré l'échec de « Fantômes... » les studios sont impressionnés par le travail de Peter Jackson, et ils ont clairement compris qu'il était tout à fait capable, avec Weta, de réaliser des films à grands spectacle. C'est pourquoi, avec le soutien de Zemeckis, il rentre de plein pied dans la pré-production de « King kong ».

Mais après l'enthousiasme, les studios freinent des quatre fers. Universal trouve que le film mêle trop la comédie et l'aventure, ce qui selon eux est la principale raison de l'échec de « Fantômes... ». Pourtant, un peu plus tard, des éléments entiers de ce scénario seront carrément pillés pour faire le film « La momie ». Alors que la création des effets spéciaux avance bien, le studio décide finalement d'arrêter le projet en se rendant compte qu'au même moment, Disney préparait un film avec un gorille géant intitulé « Mon ami Joe » tandis que la Columbia attaquait le tournage de « Godzilla ». Or Universal sortait d'une guerre marketing acharnée entre sa production « Le pic de Dante » et le « Volcano » de la Fox. Refusant de remettre le couvert face à ce qui se révèlera pourtant des navets[10], Universal plante là Jackson et son équipe.

Le réalisateur est surtout embêté pour les techniciens de Weta, qui se retrouvent en chômage technique, faute de projet. Mais Fran Walsh et lui ont depuis quelques temps une petite idée derrière la tête et, avec sa capacité innée à créer un projet sur les cendres de l'ancien, le réalisateur va profiter de tout ce potentiel pour se lancer dans le plus ambitieux projet jamais porté à l'écran. Peter Jackson réunit tout le monde et déclare : « Dites les gars, ça vous dirait de créer des hobbits ? »


Le seigneur des anneaux (2001, 2002, 2003)

Les hobbits, créatures de petites taille, vivent paisiblement dans la Comtée jusqu'à ce que l'un d'eux, Frodon, entre en possession d'un anneau magique appartenant au seigneur des forces du mal. Alors que les dites forces du mal se répandent un peu partout, il doit entrer en territoire ennemi pour jeter l'anneau dans la lave du volcan où il a été forgé.


Résumé ainsi, ça a l'air tellement simple. Et pourtant, la seule réponse entendue à l'idée de filmer le SDA est « impossible ». L'idée a pourtant fait son chemin dans bien des têtes. Bien des producteurs ont reconnu le potentiel de l'adaptation, bien des fans rêvent de voir un tel film, tout en redoutant une mauvaise version.

L'idée avait germé dans l'esprit de Jackson au moment de la pré-production du « King kong » avorté. Il y réfléchit avec Fran Walsh et, au moment où le singe géant saute, il attaque directement. A l'origine, Le scénario prévoyait deux films, « La communauté de l'anneau » et « La guerre de l'anneau ». Le projet est accepté par Miramax mais le studio est frileux. Reconnaissons qu'il a de quoi, le projet n'est pas seulement ambitieux, il est titanesque. Et il va coûter cher. Assez courageux néanmoins, Miramax ne se retire pas et autorise Jackson a démarcher d'autres studios pour s'associer au projet. S'il n'y arrive pas, Miramax ne sera en mesure de produire qu'un seul film, inacceptable pour le Néo Zélandais qui va s'acharner à trouver d'autres financeurs. Un jour, Le réalisateur se retrouve donc face à Bob Shaye, le boss de la firme indépendante New line. Celui-ci lit le script et visionne les essais de Weta avant de déclarer « Mais pourquoi diable faire deux films... », la respiration de Peter Jackson s'est arrêtée « … C'est une trilogie qu'il faut faire! »

Heureux comme tout, Fran Walsh et Peter Jackson retravaillent leurs scénarios pour en faire une trilogie. Ils font appel à Philippa Boyens, une amie, pour les aider. Pendant ce temps, Weta travaille à plein tube et s'agrandit même pour le plus grand bonheur de ses dirigeants, Richard Taylor et Tania Rodger, avec l'ajout de Weta workshop, la filiale qui réalisera tous les objets réels des films (notamment les armes et armures).

Se sachant attendu au tournant par des millions de fans, Peter Jackson voit grand. Remarquez, même s'il ne l'avait pas voulu, il y était obligé. Le casting est international, bien que surtout étasunien, anglais et néo-zélandais, et accueille les meilleurs des meilleurs[11]. Jackson sait qu'il a affaire à un classique et que certains rôles clefs doivent dépasser le cadre des acteurs lambda. Il est persuadé, par exemple, que seul un acteur shakespearien peut donner la tonalité juste au personnage de Gandalf, ne serait-ce que pour les phrases particulières de son texte. Mais il prend aussi des risques, en offrant par exemple le rôle clef de Legolas au encore novice Orlando Bloom. A peu de choses près, Peter Jackson reste dans son idée et parvient à réunir un casting exceptionnel. Seul changement important, l'acteur qui devait jouer Aragorn est finalement trop jeune et il est remplacé au pied levé par le génialissime Viggo Mortensen[12].

Le tournage prend des allures titanesque. La nature néo-zélandaise étant magnifique et surtout encore très peu filmé, la terre du milieu prend vie dans des décors qui n'auraient pu être reproduit. Mais la logistique pour faire tourner toutes ses équipes est monstrueuse. A un moment, Peter Jackson, grâce à des liaisons satellites, dirige jusqu'à 7 équipes de tournage simultanément. Des spécialistes en tout sont récemment réclamés. Parmi les plus importants, citons les éleveurs de chevaux et les forgerons. Weta devient une entreprise immense entre les costumes, les décors, les maquettes, les équipements, les accessoires,... Sans compter que, pour réaliser les trucages d'échelles entre les humains, les nains, les hobbits,... il faut souvent tout construire en double ou en triple. Il fallait par exemple réussir à filmer John Rhys Davies (Gimli) de façon à faire croire qu'il était un nain, alors qu'il dépassait plus de la moitié du casting d'une bonne tête.

Le tournage durera 15 moins. Sans compter les tournages additionnels. Peter Jackson film sa trilogie en un coup, chose qui n'avaiit jamais été faite et, à l'en croire, qui ne sera plus jamais faite parce qu'il faut être fou pour faire trois films en même temps. Le réalisateur a toujours veillé à ce que l'ambiance soit bonne dans l'équipe, autre de ses talents, bien que engueulades et prises de têtes diverses soient inévitables sur une si longue durée entourés d'autant de gens. A en croire les diverses interviews, seul Peter Jackson avait le sourire en permanence. Parfois pour faire bonne figue, avouera-t-il, car si tout le monde réussissait à avoir des repos, le réalisateur s'enfermait même les week ends dans la salle de montage. Mais au final tout le monde s'accorde sur le fait que ça valait le coup.

Les studios New Line et Miramax tiennent le choc et évitent de trop regarder le travail de Jackson alors qu'il est tout à fait en mesure de les couler sans sommation si le film est raté. A la première, la tension pourrait être coupée au couteau, s'il existait un couteau capable de couper du béton. J'ose à peine imaginer dans quel état devaient se trouver les pontes des studios alors qu'ils allaient enfin voir le film qui allait soit les sauver, soit les condamner.

Et puis le succès arriva et Peter Jackson devint l'un des plus grands réalisateurs du monde en même temps que s'effaçait l'image du fossoyeur de Miramax et New Line. Le SDA restera comme la somme des impossibles que le réalisateur a pourtant abattu un par un. Seuls quelques fans irréductibles râlent encore sur l'absence de tel ou tel passage du livre, notamment sur le fait que le personnage de Tom Bombadil n'apparaisse pas. Pourtant, avec un minimum d'objectivité, on doit reconnaître que le seul moyen de filmer le SDA était d'aller à l'essentiel.

Le succès international de Peter Jackson va lui permettre de prendre sa revanche et de relancer le projet qui lui tient le plus à coeur depuis son enfance.


King kong (2005)

L'ambitieux réalisateur Carl Denham voit son projet de film tomber à l'eau lorsque ses producteurs refusent de continuer à financer son projet et veulent lui confisquer le travail déjà réaliser. Décidé à faire son film, Denham engage une actrice, Ann Darrow, à la dernière minute et s'embarque avec son scénariste, Jack Driscoll, sur un bateau, destination Skull Island où le réalisateur cherche des décors inconnus. Mais sur place, ils découvrent une population locale des plus inquiétantes et qui semblent vénérer quelque chose dans la forêt. Ils kidnappent Ann pour qu'elle serve d'offrande au monstre qui habite l'île, un gorille gigantesque. L'équipage tente alors de sauver la jeune femme tandis que Denham révise ses ambitions à la hausse. Il veut capturer la créature et l'emmener à Broadway.


Avec les 17 oscars raflés par « Le retour du roi » (une première pour le cinéma fantastique, et plus particulièrement la fantaisie), on ne refuse plus grand chose à Peter Jackson. Tout naturellement, les studios Universal remettent rapidement « King Kong » sur le tapis. Jackson et Walsh ré-écrivent alors un scénario. Et Weta, devenue une référence internationale des effets spéciaux, relance son travail commencé pour la première mouture avortée.

Au final, le réalisateur considère que l'échec de sa première tentative lui a permit de prendre plus de recul et plus de réflexions. Il aborde le nouveau « King kong » de manière assez différente, même si la base reste un film d'aventure. La grosse évolution reste les effets spéciaux. Sur le SDA, Jackson découvre les possibilités de la capture de mouvement moderne et l'étale à la face du monde par la création de Gollum. Nombre de réalisateurs sont fascinés par le réalisme de la créature qui devient la marque de fabrique de Weta. Anecdote, c'est en voyant Gollum qu'un certain James Cameron s'est dit qu'il pouvait enfin réaliser « Avatar » (qui utilise des effets spéciaux de... Weta).

Enthousiasmé par cette nouvelle technologie, Jackson va également l'utiliser sur « King kong ». Il reprend d'ailleurs l'acteur qui jouait déjà Gollum (qui doit aussi beaucoup aux expressions qu'il lui donnait), l'exceptionnel Andy Serkis qui passe un certain temps avec des gorilles dans un zoo pour en capturer les mimiques. L'idée étant de donner à Kong un aspect humain tout en restant un gorille crédible. Cette fois-ci, Jackson va également donner un rôle à visage découvert à Andy Serkis, celui du cuisinier de bord.

Le budget alloué à Peter Jackson pour « King kong » bat le record de la production la plus chère du monde avec un budget de 207 000 000 de dollars. Finit le temps pour le néo-zélandais d'aller sonner à toutes les portes pour trouver un financement bien mince. Le SDA puis « King kong » installent définitivement Peter Jackson dans la cour des très grands. Et voilà que des fans du monde entier attendent son prochain film comme certains attendaient les nouveaux « Star wars ».


Lovely bones (2009)

1973. Susie Salmon est une jeune fille de 14 ans qui vit heureuse, entourée d'une famille aimante et chaleureuse. En plus, elle tombe amoureuse de Ray. Après avoir convenu de son tout premier rendez-vous amoureux, la jeune fille rentre chez elle en coupant à travers un champs de maïs. Que c'est mignon tout ça.

Mais voilà, elle n'atteindra jamais sa maison, assassinée en route par un voisin psychopathe. Susie se retrouve dans le monde onirique forgé par son inconscient et de là, elle observe pendant des années sa famille en deuil, son assassin camouflant son crime et les avancées de l'enquête.


Et paf, encore un revirement en plaine gueule. Comme lors de la sortie de « Créatures célestes », Peter Jackson surprend son monde en changeant brutalement de registre.

Ou presque car avant « Lovely Bones », Jackson participera à quelques grdns noms de block buster fantastique avant de s'atteler à un film en tant que réalisateur. Il lancera la carrière du réalisateur très prometteur Neil Bloomkamp en produisant son excellent « District 9 ». Puis il collaborera avec James Cameron sur « Avatar » à travers les effets spéciaux de Weta. Et enfin, il est actuellement en étroite collaboration avec Steven Spielberg pour l'adaptation de « Tintin ». En plus de préparer uen nouvelle incursion en terrain hobbit...

Mais bref, revenons-en à « Lovely bones ». Le film est adapté du live « La nostalgie de l'ange » écrit par Alice Sebold que Philippa Boyens[13] conseilla à Fran Walsh qui elle même le conseilla à Peter Jackson alors que ce dernier était en plein parcours du combattant de la post production des « Deux tours ». L'idée d'en faire un film fit vite son chemin mais « Retour du roi » et « King kong » oblige, il fallait renvoyer l'idée à plus tard. Coup du destin, quand le cinéaste chercha qui avait les droits d'adaptation du roman, il s'avéra que l'auteur et un autre réalisateur étaient déjà en pleine préparation d'un film le concernant. Puis, coup du destin again, Jackson finit par recevoir un coup de fil lui indiquant que « La nostalgie... » était à nouveau disponible. Ni une, ni deux, il saute sur l'occasion.

Il n'y a pas que les fans qui soient surpris par le nouveau film de Jackson, la presse aussi. Les critiques sont très mitigées sur « Lovely bones ». Peut être certaines d'entre elles ont du mal à ne pas voir en Peter Jackson qu'un réalisateur de Blockbuster, en témoigne les nombreux articles qui ne cessent de chercher la comparaison avec le SDA alors que les deux films sont évidemment très différents. Le public qui suivra Peter Jackson sur « Lovely bones » ne sera pas le même non plus. Les fans des batailles titanesques du « Retour du roi » feraient mieux de carrément éviter le dernier film de Jackson.

Créant un film d'un autre genre s'adressant à un autre public, le réalisateur sème un certain vent d'incompréhension qui cache les véritables qualités de l'oeuvre. Comme il mêle les genres (thriller, suspens, drame, voir même chronique) à l'instar de ce que Jackson avait fait sur « Fantômes... », il est effectivement difficile de saisir un lien entre certaines scènes et on se demande un peu où va le film, même si le final permet de lier le tout. Mais « Lovely bones » est un film extrêmement sensible au pouvoir évocateur immense. Le parallèle de la scène où Susie se rapproche inconsciemment du meurtre avec celle de sa famille passant tranquillement à table en remarquant, sans vraiment se soucier, que la jeune fille est en retard provoque forcément une émotion intense, sauf si vous vous êtes soudainement changé en pierre. Et que dire du moment où les parents apprennent la mort de leur fille, scène casse-gueule s'il en est, où pourtant la caméra et les acteurs trouvent une justesse aussi époustouflante qu'une charge d'oliphants. Sans compter le dernier acte du criminel, passage à la tension palpable lorsqu'il... non, je peux pas vous le dire.

Pour autant, « Lovely bones » n'est pas un échec commercial. Mais force est de constater que Peter Jackson ne s'est pas soucié de savoir si le public du SDA et de « King kong » le suivrait, et c'est tant mieux. Il montre là qu'il est encore capable de réaliser de « petits » films[14] sensibles, loin du formatage hollywoodien qui a toujours garanti son indépendance de créateur. « Lovely bones » est un film complexe qui se déroule à divers degrés, juxtaposant plusieurs couches narratives et diversifiant le développement des personnages. Ce n'est pas forcément un film aisé à regarder mais ce qu'il apporte vaut bien, selon moi, un peu d'effort de la part du spectateur.


Et ensuite ?


Peter Jackson est imprévisible dans ses projets, on vient de le voir. On ne peut donc se baser que sur les informations sûres et certaines qui filtrent de ses projets. Actuellement, donc, il participe activement à la co-réalisation de « Tintin », avec Steven Spielberg. Si l'on en croit les dernières news il s'attèlerait au second film de la saga (nouvelle façon de dire « trilogie »).

Evidemment, la grosse attente reste son retour en terre du milieu avec « Bilbo le hobbit », qu'il produit et co-scénarise avec Philippa Boyen, Fran Walsh et le réalisateur du projet Guillermo Del Toro, déjà connu pour avoir réaliser « Hellboy » 1 et 2, « Blade 2 », et aussi, à l'instar de Peter Jackson, des films d'horreur comme « Kronos » ou « Mimic ».

Voilà où on en est pour le « sûr ». Mais les « on dits » sont aussi alléchants. Notamment la rumeur (actuellement sans commentaire de l'intéressé) de réaliser « Mortal engines », d'après les livres de Philip Reeve, film de SF post apocalyptique où les villes sont devenues de gigantesques mégalopoles volantes dont dépend la survie de l'humanité. Encore un projet titanesque.

Et niveau film d'horreur ? Que prévoit l'homme qui a offert coup sur coup deux oeuvres cultes au genre ? Et bien il en parle souvent, disant qu'il pense à revenir à ce genre de films. Mais les fans ne savent plus trop quoi penser vu que les projets s'accumulent. Pourtant, Peter Jackson a déclaré dans une interview au magazine Mad movies : "Tout ce que je peux vous dire, c'est que j'ai plein d'idées de films d'horreur, et je vous assure que quelque chose va se concrétiser à un moment ou un autre". Gaaaaaaaaaaah.


[1] C'est de la HD ? Paie ! C'est de la 3D ? Paie ! C'est un film de plus de 2 H 30 ? Paie ! C'est tout ça à la fois ? Tu vas le sentir passer.

[2] Et au final j'ai quand même sortit ma petite pique sur les cinémas, comme ça l'air de rien. Quel génie, quand même.

[3] L'ancienne trilogie évidemment, comme quoi la vieille garde a vraiment besoin d'être relevée.

[4] La CNC de là-bas.

[5] Heureusement il oubliera ce détail plus tard.

[6] Encore un truc à pas oublier.

[7] Oui.

[8] Et pour moi il est toujours.

[9] « Retour vers le futur », Notamment.

[10] Je n'ai pas vu « Mon ami Joe » mais le fait qu'il soit tombé dans l'oubli en dit long, je pense.

[11] Comment ça « parti prit » ?

[12] Oui d'accord, parti prit. Et je vous emmerde.

[13] La co-scénariste du SDA, suivez un peu. D'ailleurs elle est la co-scénariste de tous les autres films de Jackson ayant également travaillé sur « district 9 ».

[14] Avec sa façon à lui de créer des mondes imaginaires et avec les effets spéciaux de Weta, « petit » n'est pas vraiment le mot juste mais c'est celui qui convient le mieux en relation avec les autres films de sa carrière.

mardi 23 février 2010

Drulls et dralas


Voilà, ça y est, il est arrivé. Le tome 2 du Monde de Titus par Koulou a atterrit ce matin dans la boîte aux lettres. Et évidemment, je l'ai aussitôt dévoré. Et ben ça valait le coup d'attendre. Ce nouvel album est MO-NU-MEN-TAL. Rien que ça.

Bon, que je vous re-situe un peu tout le shmilblick. Le peuple des snogards vivaient sur l'ile aux tortues[1] où tout n'était que tranquillité. Si ce n'était une assez forte distinction sexuelle de la société, ce serait le paradis. Malheureusement un jour le dieu du volcan se réveille de mauvais poil et décide de tout casser. Mais un drull[2] prévient le héros Titus de ce qui va se produire. Les Snogards sont obligés de fuirent vers des cieux plus cléments et ils découvrent une terre propice à les accueillir.

Le premier tome s'écoulait ainsi entre la vie presque idyllique des Snogards et leur fuite obligée de l'ile aux tortues. Dans le tome 2, les voilà plongés dans le monde, celui où la vie ne se passe pas aussi facilement. Heureusement, ils rencontrent les Héllénides, un peuple bienveillant qui leur accorde des terres et leur amitié. Les Héllénides est également un peuple avec une forte distinction sociale du sexe, mais à l'inverse des Snogards, ce sont les femmes qui commandent. Cela ne manque pas d'étonner les Snogards... et de ravir les SnogardEs. Et puis ensuite... Hé mais qu'est-ce que je fais moi ? Je vais pas tout vous raconter non plus.

Vous voulez savoir ? Alors suivez le lien vers le site de l'éditeur Grr...art et ajoutez « Le monde de titus tome 2 » à votre panier.

Bon, si on devait résumer le tome 2 en une phrase, je dirai « les choses sérieuses commencent ». C'est un peu comme un slogan de film, mais y'a de ça. Le tome 1 était une introduction de la longue[3] histoire à suivre, et « introduction » est le mot puisqu'il s'agissait bien d'introduire les Snogards, à la fois au lecteur et au monde qui les attends.

Deux thèmes principaux se retrouvent dans la continuité de l'histoire, la spiritualité et le féminisme. Abordés dans le premier tome, Koulou va encore plus loin dans leur développement avec le nouvel album. Cette fois-ci, les héros vont devoir véritablement faire face à leurs croyances, spirituelles et sociales à travers un voyage initiatique. J'aime particulièrement les passages où Titus découvre ce que cela fait d'être traité comme une personne inférieur, comme une gonzes... une femme. Et j'aime aussi les réactions de satisfaction féroce de son amiE Maya qui l'accompagne euh... non... du coup c'est lui qui l'accompagne... euh... enfin je sais plus. Mais ça vous donne une autre occasion pour lire ce nouvel album.

Dans le même temps, le livre nous raconte les premières difficultés des Snogards avec la dure « réalité »[4]. A savoir, en premier lieu, la guerre. Certes, ils ont aussi des alliés, mais on ne peut pas dire que ce soit le pot d'accueil le plus chaleureux qu'on ait connu. J'ai été frappé par la façon dont Koulou a raconté ce passage. Les moments les plus violents sont en noir et blanc, sans paroles ni onomatopées, tranchant clairement avec le reste des cases, les sortant presque de leur contexte et donnant le sentiment que tout cela n'est pas « réel »[5], ce qui est probablement ce que doit ressentir Syrius, l'ami de Titus, qui voit les autres guerriers tomber près de lui. Une scène exceptionnelle et sans auto-censure de la violence qui est tout à l'honneur de Koulou. Bon, au niveau guerre, on peut toujours faire plus trash si on le veut, il n'y a qu'à voir la série le jour le plus con de Louis Michel Charpentier[6], mais l'exagération n'est pas de mise ici.

Les combats sont toujours difficile à traiter. Dans ma fanfic sur « Loup garou : l'apocalypse », j'ai utilisé la même idée que Koulou lors d'un passage extrêmement violent, à savoir lui donner un air irréel[7]. Mais tout est question de dosage parce qu'il ne faut pas que cela soit non plus trop détaché de la réalité. C'est une problématique que l'on rencontre dans toutes les formes de narration. Je me souviens que dans les commentaires de la version longues des « Deux tours », plusieurs membres de l'équipe étaient mal à l'aise lorsqu'ils parlaient des batailles. Il y a un grand moment dans le commentaire de Elijah Wood, Sean Astin et Andy Serkis, où les trois acteurs discutent carrément de la raison d'être de la guerre sans plus trop se soucier des images qui défilent, essayant d'expliquer en ces temps troublés[8] que la guerre n'est pas une bonne chose sans qu'on réussisse à l'éviter pour autant.

Ce genre de réflexions vaut quand on est face à la guerre proprement dite, mais sans tenir compte de ses causes préalables. Nombre de personnes pensent que la seconde guerre mondiale était inévitable, je pense qu'au contraire elle aurait pu être évité si la plupart des pays ayant combattu le régime nazi s'étaient donné la peine d'intervenir alors que les troupes allemandes s'emparaient en toute impunité de la moitié de l'Europe. Evidemment, une fois qu'on en est arrivé là, la guerre ne peut plus être évitée. Bon, ça a l'air d'une longue digression tout ça mais je ne perd pas de vu Koulou et sa BD, je vous rassure. Au contraire, maintenant je peux aussi parler d'un autre passage que j'ai aimé dans ce tome là, c'est celui où les « ennemis » se décident à attaquer et où l'on voit (assez rapidement) les causes du conflit et comment, peut être, il aurait pu être évité.

Donc voilà, tout ça pour dire que l'album a été très bien pensé dans tous les détails. Et en parlant de détails, je ne vous ai pas encore parlé du dessin en lui-même. Bon, normalement je n'ai pas trop besoin de vous en parler, vous avez dû les voir les dessins de Koulou, puisque son blog est en lien là sur votre droite. Mais bon, ça fait toujours plaisir de dire à quel point on est impressionné par la quantité de détails qu'il apporte et le soin qu'il met dans la définition visuelle des différentes cultures de son histoire. Et puis y'a les têtes carrés, ça, c'est mythique.

En bref, achetez vite le tome 2 du « monde de Titus », et le tome 1 si vous l'avez raté et allez dire un petit bonjour à Koulou sur son blog. Et aussi, encouragez-le, parce que maintenant, on attends le tome 3.



[1] Présentement c'est aussi le titre du premier album, ça tombe bien.

[2] Vous savez pas ce que c'est ? Dommage, fallait lire le tome 1... non, bon, d'accord, un drull est une petite créature qui apparaît à certaines personnes pour leur faire part d'un présage.

[3] Enfin j'espère.

[4] En bon sociologue je sais que la réalité n'existe pas et qu'il n'y a que des représentations de la réalité, mais si on va par là, on a un mot dans notre vocabulaire qui ne sert plus à rien.

[5]Et oui, ça ne l'est pas, parce que la réalité n'existe pas il n'y a que des représentations... Quoi ? Déjà dit ?

[6] Voir un précédent article

[7] Plus simple avec un loup garou parce qu'il peut entrer en « frénésie », ou en folie furieuse meurtrière, si vous préférez.

[8] « Les deux tours » sortaient en 2002, à peine un peu plus d'un an après que deux autres tours aient été détruites et que l'Afghanistan était le terrain de jeu des GIs.

lundi 22 février 2010

Ils m'énervent tous !

Ouais bon là maintenant, j'en ai marre. Y'a les bornes des limites à ne pas dépasser le vase qui déborde. Non mais sans blague[1]. Je vous ai déjà parlé une ou deux fois d'à quel point j'aime bien les dessineux, surtout ceux qui ont un blog que je puisse visiter. Je veux pour exemple mon ami Koulou dont je vous ai parlé il y a peu pour cause de sortie de sa nouvelle BD[2]. Bon ensuite, j'ai rencontré Hassen Touati qui touche un peu sa bille à l'air brush. Jusque là, le monde était encore en paix et je ne cessais d'admirer les oeuvres des maîtres précédemment cités en me répétant à quel point j'aimerai ne pas avoir deux mains gauches quand il s'agit de dessiner.
Pis voilà-t-y pas que je tombe cette fois-ci sur une dessineuse. Et qu'en plus je la connais depuis un certain temps puisqu'elle joue au meilleur JDR en ligne de tous les temps, à savoir Edenya que j'ai le plaisir d'administrer quotidiennement. C'est une fille bien d'ailleurs, tellement bien qu'elle a rejoint l'équipe d'Edenya il y a peu au rang de conteuse.
Or donc cette dessineuse ne m'avait point dit qu'elle dessinationnait. Enfin un petit peu sur un skyblog consacré à edenya d'ailleurs. Mais donc point qu'elle dessinageait aussi bien que je viens de le découvrir sur son autre blog, blog découvert par l'intermédiaire de celui de mon ami Koulou qui vient de sortir sa nouvelle BD[3].
Ayaluna, c'est son nom, est une bonne dessineuse dont je n'ai pas encore eut le temps de faire le tour (de son blog, pas d'elle). Aya, c'est son diminutif[4], a un style manga, et même le genre manga meugnon tout plein où chaque dessin est à croquer. Genre gonzesse quoi.
Ouais bon, moi j'aime bien aussi, j'avoue. Enfin tout dépend comment c'est fait mais Aya s'en sort pas mal du tout. Allez voir vous-mêmes si vous me croyez pas.
Mais pour en revenir au début des raisons qui ont causé mon énervement bien justifié, ben je commence à en avoir marre, moi, d'être entouré de gens talentueux tout plein qui m'en mettent plein la vue, alors que mes dessins à moi se résume à quatre traits pitoyables et un rond pour la tête[5]. Bon allez, je vous met quand même un exemple de ses dessins :



[1] Remarquez comme on peut aussi dire cette phrase de manière à exprimer un refus mais en demandant à son interlocuteur de faire de l'humour en changeant la ponctuation et un peu l'orthographe des mots : "_ Tu veux une bière ? _ Non, mais cent blagues." Pour ceux qui s'inquièterait que je refuse une bière, je vous rassure, le temps que le dit interlocuteur trouve cent blagues à raconter, j'ai le temps de me servir moi-même.
[2] Le monde de Titus tome 2 : "Drulls et dralas" que vous pouvez vous procurez (ainsi que le tome 1) sur le site de son éditeur : Grrr...art. Si ça n'est pas encore rentré, allez lire l'article précédent autant de fois qu'il le faudra.
[3] Voir note ci-dessus.
[4] Comment ça "on l'avait deviné ?"
[5] Sauf ceux que je fais sur stripgenerator parce que tout est déjà presque fait, mais vous le savez déjà, vous l'avez forcément vu puisque j'en ai parlé dans un précédent article, non ?