samedi 21 mars 2009

"Sans ma barbe...

... quelle barbe !" Chantait François Corbier à l'époque enchantée où nous ne nous rendions pas encore compte à quel point le club Dorothée lobotomisait les cerveaux. Si je vous parle de François Corbier, ce n'est pas pour vous dire qu'après ce genre d'expérience, il s'est mit à la chanson sérieuse même s'il n'y a pas moyen de trouver un album quelque part, mais uniquement pour faire référence à la chanson sus-citée. Beaucoup de lignes pour en arriver là me direz vous.
Car en effet, ceux qui m'ont connu avec une longue barbe rousse de 3 mètres vont prochainement être surpris. A pu. Ou plutôt, a presque pu. Je me suis fait couper la barbe hier.
"Pourquoi, mais pourquoi, par tous les dieux de l'Olympe, avoir fait ça ?" me demanderez-vous. J'aimerai vous dire que j'ai fait don de kilomètres de mes poils pour aider les entreprises de textiles à résister face à la crise, ou que je les ai tissé pour faire des couvertures aux SDF en vue du prochain hiver, ou encore qu'ils ont servi à constituer un nid douillet pour une espèce d'oiseaux en voie d'extinction. Mais non. La réalité est beaucoup plus simple.
Récemment j'ai voulu faire des photos de moi pour joindre aux CV que j'envoie régulièrement à divers employeurs. En attendant de trouver le boulot à mon niveau quelque part, j'envoie aussi des demandes à des employeurs qui ne sont pas de mon domaine. Or, il se trouve que cela concerne surtout des emplois dans la vente. Et dans la vente, on prends pas n'importe qui.
Ma barbe étant le reflet de moi-même, elle poussait sans se préoccuper des basses préoccupations matérialistes de ce monde. Le problème c'est que dans l'esprit bassement matérialiste des employeurs de ce monde, une barbe pas taillée, ça fait négligé. Et en regardant les photos prises pour les CV, je devais admettre malgré moi que, toujours dans un esprit désespérément terre à terre, un vendeur avec cette gueule là, c'est pas près d'arriver. Et quand je dis vendeur, je parle génériquement des nombreux emplois où on a un quelconque contact avec la clientèle.
Bref, la mort dans l'âme, je me suis résolu à me laisser couper la barbe. Tout court. Comme ça, j'ai pas à m'emmerder avec avant un certain temps. Mais ça change.
Quand la coiffeuse m'a dit "je pourrais égaliser les cheveux aussi", j'ai dit d'accord. Et le couteau sous sa gorge a dû la persuader de ne surtout pas couper un centimètre de plus que nécessaire. Faut pas déconner quand même.



Hans Langseth, recordman du monde de longueur de barbe qui, en 1927, mesurait 5,33 m. Ce Norvégien a légué sa barbe au Smithsonian Institute de Washington.

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