lundi 14 décembre 2009

Simon and Garfunkel : Sound of silence

De la musique qu'il fait toujours plaisir à entendre.



Hello darkness, my old friend
I've come to talk with you again
Because a vision softly creeping
Left its seeds while I was sleeping
And the vision that was planted in my brain
Still remains
Within the sound of silence

In restless dreams I walked alone
Narrow streets of cobblestone
'Neath the halo of a street lamp
I turn my collar to the cold and damp
When my eyes were stabbed by the flash of a neon light
That split the night
And touched the sound of silence

And in the naked light I saw
Ten thousand people maybe more
People talking without speaking
People hearing without listening
People writing songs that voices never shared
No one dared
Disturb the sound of silence

"Fools," said I, "you do not know
Silence like a cancer grows
Hear my words that I might teach you
Take my arms that I might reach you"
But my words like silent raindrops fell
And echoed in the wells of silence

And the people bowed and prayed
To the neon god they made
And the sign flashed out its warning
In the words that it was forming
And the sign said "The words of the prophets are written on the subway walls
And tenement halls
And whispered in the sound of silence"

samedi 12 décembre 2009

En France on enferme légalement les enfants


Une femme avec son enfant de 11 mois, au centre de rétention administrative de Rennes (Sipa)

Voilà maintenant que placer des enfants en rétention (notez la modification du mot pour ne pas dire détention ce qui pourtant reviens au même) est légale selon la Première chambre civile de la Cour de cassation, au prétexte que ce n'est pas un traitement inhumain. Voilà donc où en est notre grand pays, fondateur des Droits de l'Homme. Voilà où nous mène quelques esprits fascisants s'habillant des atours d'une pseudo-démocratie.
Je préfère m'arrêter là, je suis trop écœuré.

Un article du nouvelobs.com :

La Cour de cassation a estimé que le seul fait de placer en rétention administrative un étranger en situation irrégulière accompagné de son enfant mineur ne constituait pas, en soi, un traitement inhumain ou dégradant.

La Cour de cassation a estimé, dans deux arrêts rendus jeudi 10 décembre, que le seul fait de placer en rétention administrative un étranger en situation irrégulière accompagné de son enfant mineur ne constituait pas, en soi, un traitement inhumain ou dégradant.
A la suite du placement en rétention administrative de personnes étrangères ayant fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français, les préfets de l'Ariège et d'Ile-et-Vilaine avaient demandé à des juges des libertés et de la détention (JLD) de prolonger ces mesures de rétention.
Mais ils avaient été déboutés. Les cours d'appel de Toulouse et Rennes avaient confirmé ce débouté, en arguant que les personnes retenues étaient accompagnées d'enfants en bas âge - un an dans un cas et deux mois et demi dans l'autre - et que leur maintien dans un centre de rétention, même disposant d'un espace aménagé pour les familles, constituait "un traitement inhumain" au sens de l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'Homme.

Les juges auraient dû motiver plus abondamment leur décision

Les magistrats avaient notamment dénoncé "la grande souffrance morale et psychique infligée aux enfants par cet enfermement, souffrance manifestement disproportionnée avec le but poursuivi de les reconduire à la frontière".
Jeudi, la Première chambre civile de la Cour de cassation a annulé ces deux décisions, considérant que ces magistrats s'étaient prononcés par "des motifs impropres à caractériser un traitement inhumain ou dégradant".
De tels arrêts signifient que les JLD auraient dû motiver plus abondamment leur décision et ne pas se contenter d'écrire qu'une rétention de mineurs était illégale.
Ces arrêts rappellent qu'en cas de rétention d'enfant mineur, les JLD doivent "vérifier les conditions dans lesquelles ils sont effectivement retenus et ainsi s'assurer de façon concrète que cette rétention ne constitue pas un traitement inhumain ou dégradant", explique la Cour de cassation dans un communiqué.

Un article de lefigaro.fr (2007) :

Selon la Cimade, le placement en centre de rétention administrative d’enfants et d’adolescents, avec leur parents sans papiers, devient de plus en plus courant.

« J’ai vu une petite fille faire ses premiers pas dans un centre de rétention », témoigne Damien Nantes, responsable du suivi des étrangers à la Cimade, seul organisme habilité à intervenir dans les centres de rétention administrative (CRA). Une situation qui tend à devenir de plus en plus courante. Avant 2003, l’organisme comptabilisait 50 mineurs en rétention par an. En 2003, le chiffre a quadruplé pour atteindre 200 mineurs par an. « L’année 2007 sera celle ou il y aura le plus d’enfants dans les centres » estime la Cimade. Depuis le début de l’année, 243 enfants ont été maintenus dans des centres de rétention.
Pourquoi une telle évolution ? «La pression du chiffre », explique la Cimade, « avec des instructions données aux préfets après l’arrivée de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur en 2002 ». «Auparavant, les familles dont les enfants sont intégrés en France faisaient l’objet de plus d’indulgence » souligne-t-elle. Ce sont surtout des adultes seuls qui étaient expulsés. «Dorénavant, même les familles avec des enfants en bas âge sont envoyés dans des centres pour être ensuite reconduits à la frontière. »

«Traumatisant»

Une pratique qui «s’institutionnalise», dénonce la Cimade. Pour preuve : en mai 2005, un décret interministériel affirme que tous les centres construits à présent doivent être habilités à recevoir des familles avec leurs enfants mineurs. Une zone isolée des autres est aménagée, qui permet une vie en famille pendant les 10 à 32 jours de rétention : on y trouve des chauffe-biberons, quelques jeux, une petite cour de récréation. « Mais cela reste un univers carcéral. Il y a peu de contacts humains, et une certaine violence latente. Ce n’est pas la place des enfants » souligne Damien Nantes. Selon l’association, «rien n’est épargné aux enfants » : «ils voient par exemple leurs parents menottés devant leurs yeux, ce qui est traumatisant pour eux.»
Les enfants se retrouvent dans les centres, alors qu’ils ne sont pas expulsables juridiquement. L’administration choisit en fait de ne pas les séparer de leurs parents, contrairement à ce qui se passait auparavant. Ne pas séparer les familles, mais parfois contre leur propre volonté. «Des parents qui vont être expulsés veulent laisser leurs enfants en France, chez un grand-parent par exemple. Or l’administration préfère qu’ils accompagnent leurs parents en rétention.» Des enfants en rétention, mais pas expulsables…«C’est un vide juridique» souligne la Cimade. Les mineurs ne sont donc pas répertoriés dans les registres officiels des CRA.

lundi 7 décembre 2009

L'antre de la folie


Voilà qu'hier soir je me suis regardé à nouveau le film dont le titre est, par un curieux hasard, le même que celui de cet article. Et je me disais par la même occasion qu'il était vraiment dommage de ne toujours parler que de films récents.

« L'antre... » raconte l'histoire de John Trent, petit détective privé qui enquête sur de petites arnaques et travers des gens moyens. Désabusé par ses semblables, convaincu que chacun en ce monde cherche uniquement à profiter des autres, il mène une vie d'une banalité affligeante. Jusqu'au jour où une grande maison d'édition le contacte pour lui demander d'enquêter sur la disparition de leur auteur phare, Sutter Cane, mélange de Stephen King et de Howard Philips Lovecraft, en passe de devenir l'auteur le plus lu au monde et qui devait justement rendre son dernier bouquin, tellement attendu par les fans que ceux-ci commencent à saccager des librairies. Trent pense que tout cela fait parti d'un coup monté pour faire une grosse publicité gratuite au film, mais il parvient néanmoins à retrouvé la trace de l'auteur dans une étrange petite ville, Hobb's end, qui n'est indiquée sur aucune carte. Il décide de s'y rendre, convaincu qu'il mettra à jour le coup monté. Mais ce qui l'attend là-bas n'est qu'une descente implacable dans la folie furieuse.

Au cas où vous vous poseriez la question, « l'antre... » a été réalisé par John Carpenter. Est-il besoin de présenter le réalisateur mythique de « Halloween » [1], « New York 1997 », « The thing » [2], « Christine », « Starman », etc... Mondialement connu, Carpenter s'est un peu essayé à tous les genres, mais préfère ouvertement l'horreur qui lui permet d'exposer son côté sombre et parfois pessimiste.

La réalisation de « l'antre... » intervient après le cuisant échec de « les aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin », film d'aventure fantastique qui lui coûtera toute crédibilité auprès des studios. Depuis lors, il ne réalise que des petits budgets [3], avec des succès plutôt faible mais qui lui permettent néanmoins de revoir peu à peu ses ambitions à la hausse. Le succès ne reviendra qu'avec « l'antre... ».

Si l'on se penche un peu sur l'oeuvre, cela apparaît comme tout à fait normal.

Premier point, « L'antre... » est inspiré, notamment, par les livres de Lovecraft, l'un des plus grands écrivain d'horreur ayant existé. L'un des plus grands réalisateurs de l'horreur qui réalise un film sur ledit auteur, ça fait saliver.

Second point, le film décrit le basculement du monde dans la folie. L'apocalypse selon Carpenter, on ne peut pas rater ça.

Troisième point, le scénario est extrêmement intelligent. Le héros, tout ce qu'il y a de plus normal, est plongé dans un mode devenant fou. Du coup, le concept de la folie change totalement de sens, le fou, c'est lui.

Quatrième point, les effets spéciaux sont de Greg Nicotero [5]. Alors oui, A l'époque, Nicotero et ses potes n'étaient pas encore connus, il y a donc peu de chance que leurs noms aient attirés les premiers spectateurs dans les salles. Mais la qualité de leur travail en a probablement plein d'autres par la suite.

L'apocalypse de la folie selon Carpenter, inspirée par Lovecraft avec des effets spéciaux à tomber, si ça ne vous donne pas envie...

De plus, Carpenter a parfaitement comprit la manière d'adapter Lovecraft a l'écran, ce sur quoi énormément d'autres réals avides de monstres grouillants se sont lamentablement cassé la gueule. Le secret, je l'ai déjà dit, c'est de surtout pas trop en montrer tout de suite, le monstre (d'ailleurs ce n'est pas dit qu'il y en ait toujours un) n'est que l'apothéose de longs moments d'angoisse dû à une atmosphère des plus étranges. Cela résume parfaitement bien la façon de faire de « l'antre... ». La réussite des effets spéciaux tient aussi à leur discrétion. S'il y a bien des monstres tentaculaires et avec un excès de bras, de jambes et/ou de pattes, ceux-ci ne sont pas filmés de plein pied en pleine lumière mais amenés peu à peu, découverts morceau par morceau. Il faut dire que Carpenter a été un peu échaudé par le succès tardif de « the thing » largement porté par les effets spéciaux, et oubliant qu'il contient aussi un scénario à la tension ciselée et une réalisation digne des plus grands cinéastes.

Enfin bref, « l'antre... » est une oeuvre incontournable de John Carpenter et de l'horreur en général que tout fan du genre doit avoir vu.


[1] L'original a vieilli mais le remake de Rob Zombie est une bombe.

[2] Passé injustement inaperçu lors de sa sortie, ce film est un chef d'oeuvre, reconnu aujourd'hui comme une référence, notamment en matière d'effets spéciaux toujours aussi impressionnants malgré l'âge.

[3] « Prince des ténèbres » et « Invasion Los Angeles »

[4] « Les Aventures de l'homme invisible » et « Le Village des damnés »

[5] Je vous en ai déjà un petit peu parlé .