jeudi 4 août 2016

Captain america : civil war





Difficile de critiquer « Captain america : civil war » sans se répéter. C'est à croire que Marvel a vraiment fait exprès de mélanger le pire et le meilleur dans ses films pour créer un nouveau style. Le film est bon, mais... mais encore une fois, Marvel s'échine à massacrer ses œuvres en imposant des scènes pour rattacher le film du moment dans son univers, s'éloignant ainsi du héros en question et de l'intrigue en cours.


À ce titre « Civil war » semble être passé bien près de la catastrophe de « Iron man 2 » qui n'était qu'une longue bande annonce pour « Avengers » dénuée de tout intérêt. Cela dit, « Civil war » aurait mérité de s'appeler « Avengers 3 » tant on s'éloigne régulièrement de Captain america. L'intrigue même liée au héros titre tiendrait sur un post it, et pas la grande taille. Le film se concentre plutôt sur le conflit interne des Avengers face à leur responsabilité dans les destructions massives qui parsèment chaque film précédent de la série. Et encore pas tant que ça, vu que le problème semble se résumer à savoir s'il faut sauver ou tuer Bucky, le pote du Cap'.

Le thème de la responsabilité des super-héros ayant déjà été traité auparavant, il est clair que le manque de psychologie de « Civil war » joue contre lui après « Batmas vs Superman » et même « Les indestructibles » de Pixar (au final peut-être le meilleur du lot). Les arguments des héros pour choisir un camp ou l'autre sont plus que simplistes quant ils ne sont pas carrément hors sujet (la panthère noire), tandis que la subtilité et l’ambiguïté qui aurait pu provoquer un quelconque intérêt dans cette lutte fratricide pointent aux abonnés absents (on sait que la veuve noire va finir par changer de camp avant même qu'elle le sache elle-même).

Difficile donc d'apprécier le film pour son histoire épaisse comme feu un sandwich SNCF. Ce n'est malheureusement pas non plus la mise en scène qui sauvera cet épisode. En effet, difficile d'imaginer scène plus plate que les deux groupes de héros se faisant face avant leur affrontement à l'aéroport, scène de combat qui, elle, est carrément dantesque. C'est un signe. La plupart des films mauvais fais par de bons réalisateurs sont souvent un symptôme d'une interventionnite aiguë des studios en production, voir le cas de Spielberg et de « Jurassic park 2 » (film qu'il avait pas envie de faire et ça se sent). La rencontre de tant de héros en un seul film est difficilement concevable sans que les exécutifs de Marvel y soient pour quelque chose. Pour preuve l'apparition de Spider-man qui suite à une présentation trop longue qui ne raconte quasiment rien se termine en quelques secondes. Heureusement que le charisme de Spidey reste intact mais, clairement, sa présence est seulement due au besoin de lancer la nouvelle franchise de films à son nom qui s'intégrera donc aussi dans l'univers Marvel. Cela laisse augurer le pire.

Mais le film a aussi ses bons côtés. Évidemment, comme dans chaque Marvel, les scènes d'action sont énormes et jouissives. Elles l'auraient même étaient encore un peu plus sans cette manie énervante de faire trembler la caméra, parfois pour rien, dans le but de donner un faux sentiment d'intensité. Le combat final entre le Cap', Bucky et Iron man est d'une rare violence dans un univers cinématographique qui tend pourtant à s'aseptiser film après film. Et il faut reconnaître que les personnages sont plutôt bien écrit, du moins pour les plus importants. On oubliera par contre le toujours inutile War machine ne servant ici qu'à relancer la rage de Tony Stark (ce dont on se fout puisque War machine n'a jamais provoqué la moindre empathie du public vu qu'il n'est qu'anecdotique dans les films précédents). On a déjà parlé du tisseur dont l'apparition remarquée ne sert pas à grand chose mais on oubliera Vision, personnage tout puissant qui devient un grand benêt maladroit sans raison apparente. On oubliera aussi le vrai méchant du film qui sert tout juste de simple prétexte et qui n'ai jamais fouillé en profondeur. D'autres personnages sont bien mieux servis comme les débuts remarqués de la panthère noire, ou celui de la sorcière rouge.

En résumé, Marvel a fait son habitude de mêler le meilleur et le pire dans chacun de ses films qui reste un agréable moment en salle sans pour autant laisser un souvenir impérissable. « Captain América : Civil War » échappe quand même au vraiment pire grâce à son duo de réalisateurs qui avaient déjà réussi à adapter le personnage symboliquement très casse-gueule (le drapeau américain personnifié, très subtil) dans les deux premiers opus en lui faisant craindre l'autorité étatique et en cherchant à agir en indépendant pour la justice, ce qui fait de l'histoire de « Civil war » un parfait écrin pour son développement, et ce qui aurait encore été meilleur avec un scénario plus profond.

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