vendredi 28 novembre 2008

Orcs de Stan Nicholls



Je viens de finir ce bouquin, « orcs » de Stan Nicholls, une belle tentative de réhabilitation (pourrait-on dire) de la race orc dans l'héroïc fantasy. A l'origine en trois livres, j'ai préféré acheter la version de la trilogie en un seul volume, ce qui à mon avis est mieux. Mais avant tout, présentons un peu l'histoire.
C'est l'histoire d'une unité de combat orcs appelée les renards, au service de la reine Jennesta, une sorcière méchante et cruelle qui aime le sang plus que tout autre chose. Sur ordre de la reine, les renards partent en quête d'un cylindre contenant un objet précieux qui lui a été dérobé. Le livre commence d'ailleurs sur le massacre de la petite communauté humaine qui abrite le cylindre, histoire de plonger directement et efficacement dans l'action. L'objet récupéré, le capitaine Stryke, commandant l'unité, accorde une pause à ses hommes et les autorise à consommer du pellucide, un cristal qui, une fois réduit à l'état de poudre, peut être fumé pour obtenir des sensations que vous imaginez. Mais ce petit relâchement va les mettre salement en retard et Jennesta n'est pas du genre à aimer ça. Elle condamnerai même facilement à mort celui qui aurait le hoquet en sa présence, pour situer le personnage. Les orcs essaient donc de vite rentrer au palais mais se font attaquer en chemin par des kobolds qui parviennent à leur dérober le cylindre. Sachant que ça ne vaut pas le coup de rentrer juste pour se faire empaler, Stryke décide de lancer son unité à la poursuite des kobolds en espérant que le fait d'avoir retrouvé son cylindre calme suffisamment la reine pour qu'elle leur laisse la vie. Ce qui n'est pas gagné. En retrouvant les kobolds et en les massacrant allègrement, les orcs libèrent également Mobbs, un gremlins érudit, qui les encourage à ouvrir le cylindre. Ils en sortent une instrumentalité, un objet magique qui a la forme d'une sphère avec plusieurs pointes, un peu comme une étoile. Mobbs leur apprend qu'il y a cinq instrumentalités en tout et qu'ensemble, elles ont un grand pouvoir qui pourrait permettre aux orcs de gagner leur liberté. Alléché par la perspective d'agir enfin pour leur propre compte, les orcs vont se lancer dans la quête des instrumentalités en tapant à peu près sur tous ceux qui les embêtent de trop près. Mais Jennesta va tout faire pour les retrouver et envois successivement d'autres unité d'orcs, des dragons, des chasseurs de primes et son armée entière pour reprendre possession de son instrumentalité. En parallèle, les orcs vont se mettre à dos les trolls, des humains intégristes et pas mal de monde qui vont tous vouloir leur peau.
On l'aura peut être compris à la lecture de ce résumé, il faut s'attendre à beaucoup d'action dans ce livre. Son principal intérêt est, bien sûr, de présenté une race qui, jusqu'ici, avait toujours été exploité d'un côté négatif... sauf dans Warcraft. La comparaison avec le célèbre jeu vidéo (notamment Warcraft 3) est évidente. On a affaire à des orcs intelligents mais qui en plus sont farouchement liés à la nature, ce qui est souvent appliqué pour expliquer le côté sauvage de diverses autres races fantastiques.
Le vrai apport de Nicholls à l'imaginaire collectif sur les orcs est d'expliquer leur organisation sociale, se basant prioritairement sur la vie militaire, surtout en ce qui concerne l'unité de combat dans cette histoire puisqu'elle a été proprement vendue à la reine et ne connait donc rien d'autre. Nicholls entrevoit néanmoins une autre façon de vivre des orcs à travers des rêves que fait Stryke où il se promène dans un monde idyllique peuplé uniquement d'orcs, ce qu'il attribue d'abord au pellucide, avant de se rendre compte que ça cache peut être autre chose. Les orcs sont donc un peuple guerrier qui ne rechigne pas (du tout, du tout) au combat et qui promeut néanmoins certaines valeurs propres aux guerriers, comme l'honneur et la solidarité.
D'un point de vue plus technique, le livre se lit facilement. Nicholls écrit un peu à l'inverse de, par exemple, Tolkien, qui pouvait passer trois page à décrire une goutte de rosée. Là, on se contente du minimum, limite du minimum syndical, et on a à faire à un récit au rythme rapide notamment grâce à l'utilisation assez massive de dialogues. Ce qui peut être surprenant par moment tant ce n'est p as dans les habitudes littéraires.
Un point faible néanmoins en terme de scénario. On a parfois l'impression que certains passages de l'histoire sont fait en résumé, tant elle va vite. Et Nicholls n'hésite pas à utiliser quelques raccourcis scénaristiques assez improbables dans la foulée. Enfin bref, il y a des moments où l'on se dit qu'il aurait pu se fouler un peu plus.
Néanmoins « orcs » reste un bon livre d'héroic fantasy qui plaira avant tout aux fans du genre, étant donné qu'ils vont pouvoir découvrir un pan encore ignoré de l'imaginaire collectif. Un peu comme Tolkien a longuement décrit la civilisation des elfes (en tant que société déjà existante dans l'imaginaire, ce qui n'était pas le cas des hobbits qu'il a créé de toute pièce), Nicholls développe, à sa manière un peu moins longue, la civilisation des orcs. C'est un filon prometteur en héroic fantasy puisque un autre auteur, Markus Heitz, vient de commencer une saga s'intitulant « Les nains ». Terry Pratchett lui-même s'était lancé dans ce type d'aventures avec ses histoires de gnomes réunit aujourd'hui en un volume sous le titre « le grand livre des gnomes ».
Enfin bref, malgré ses petites erreurs, je vous conseille la lecture de orcs. En cherchant l'image ci-dessus, je me suis rendu compte que Nicholls venait de commencer une nouvelle saga « la revanche des orcs ». Il faut espérer que, maintenant qu'il a installé son univers dans sa première triologie, il saura se concentrer avant tout sur son histoire et non pas sur la manière d'en arriver au bout avec un certain nombre de pages pré-définies.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Moi aussi j'ai bien apprécié cette trilogie et d'ailleurs la suite viens de sortir.

Darklord a dit…

Oui. Et j'espère qu'il aura réussi à corriger les erreurs des premiers.