samedi 11 avril 2009

Hadopi quoi encore ?


Ahlala, pauvres artistes riches ! Ils doivent être bien malheureux pour s'accrocher aux quelques centimes que leur enlèvent les téléchargements illégaux. Du moins selon les réactions des dits artistes à la rue (au sens figuré). Pour preuve, la réaction de Françoise Hardy sur le blog de Sophie Delassein (que je ne connais pas du tout mais bon, on trouve les infos où on peut).

En résumé, pour Françoise Hardy, le téléchargement c'est pas bien parce que ça tue la profession de chanteur. Mouais. On a fait des analyses plus pertinentes.

Et puis qu'elle est la réalité derrière tout ça ? Bon, puisqu'on parle d'économie, allons directement voir sur le site du Figaro pour trouver des infos dont on viendra pas me dire qu'elles sont de l'ultra-gauche (c'est la nouvelle marotte du gouvernement ça, l'ultra-gauche. Et puis après ? On aura l'hyper-gauche ? La supra-gauche ?... ). Bon, le seul article trouvé date de 2008, apparemment, mais on y apprend quand même que le marché du disque se casse la gueule, à l'époque, de - 23,2 %. Sauf que si l'on ne s'arrête pas au titre, on découvre que le vrai chiffre (caché dans l'article pour probablement décourager l'ultra-gauche sus-citée de le trouver) est de – 17,8 %. En effet, le premier chiffre est uniquement celui de la musique enregistrée. Mais si on y ajoute le téléchargement légal (en hausse lui, de 61%), la perte du secteur global est donc rabaissé à – 17,8%.

Comme vous êtes gens intelligents et habitués des questions financières, j'en suis sûr, vous en aurez surement conclut, comme moi, que le marché, plutôt que de se casser la gueule, est en fait en train de se modifier sous l'impulsion des nouvelles technologies. Restent à savoir quoi faire. Si l'on suit l'idée du gouvernement, que nenni les téléchargements, fussent-ils légaux. Tu continueras à acheter à prix d'or les CD de nos bons artistes vénaux (c'est un peu de parti prit, d'accord). C'est ce vers quoi tend la loi HADOPI, qui certes, se veut uniquement un moyen de lutter contre le téléchargement illégal, mais qui va aussi à l'encontre de la progression de l'industrie de la musique, qui refuse le changement dû à la technologie que, paradoxalement, d'autres mesures gouvernementales cherchent à développer.

Alors certains artistes râlent. Mais pas tous. En France, difficile d'en trouver. Il y avait bien Carla Bruni à une époque, mais depuis qu'elle s'est maquée avec le nain, on ne risque pas de l'y reprendre. Alors, on peut aller voir ailleurs et découvrirent que pleins d'artistes sont en fait contre une loi de style HADOPI. C'est le cas de Radiohead (on se souvient qu'ils ont vendu leur dernier album en téléchargement pour un prix fixé par les internautes), David Gilmour, Peter Gabriel, Iron Maiden, The Clash,... et bien d'autres qui se sont regroupés sous la bannière du Featured Artists Coalition et qui, à l'époque du virtuel, revendiquent un réarrangement des dispositions entre artistes et boites de production plutôt que de taper sur les internautes. Si vous êtes anglophiles, voilà un article qui devrait vous intéresser.

Enfin bref, on le voit bien, HADOPI n'est pas du tout adapté au changement du marché. C'est une loi qui lutte à contre courant pour essayer de rester dans l'ancienne forme de l'offre où les producteurs se goinfrent sur le dos de tous, artistes comme consommateurs. De plus, c'est une loi illégale sur bien des points, notamment sur les libertés individuelles. Et encore, elle est, actuellement, inapplicable. Le premier opérateur qui me coupe ma connection, je peux vous dire qu'il a intérêt à avoir les reins solides. Car quitter un opérateur, ça, ce n'est pas illégal. Enfin pas encore.

Mais on a beau s'exciter, le texte passera quand même. La volonté du nain doit être faite même si au sein de sa propre majorité tout le monde n'est pas d'accord, loin s'en faut. Il y en a peut être même quelques uns qui croient être encore en Démocratie. Les fous !

4 commentaires:

Lud a dit…

Allez, un p'tit commentaire à la Steevy (gros) Boulet :

Aujourd'hui si le marché du disque se casse la figure c'est aussi parce que les jeunes de moins de 25 ans sont pour la plupart au chômage donc sans fric ! Et après tu fais comment pour écouter de la musique ? Et bien tu télécharges !

Bon relativisons, tout le monde n'est pas au chômage, il y en a qui bosse pour gagner le SMIC. Et là franchement que ceux-là téléchargent c'est dégueulasse, ce sont des nantis pleins aux as ! (Humour, humour...)

Enfin, tout n'est pas question de fric, personnellement j'achète les albums des artistes qui me plaisent mais quand on voit aujourd'hui les chanteurs de merde (et toujours les mêmes) qui passent dans des émissions tout aussi merdiques, faut pas être étonné s'ils ne vendent plus assez pour s'acheter la maison de leurs rêves en Corse ou à Miami. Et encore que je trouve que beaucoup se plaignent la bouche pleine dans cette histoire...

Darklord a dit…

Ce n'est pas seulement une question d'argent, bien que ça joue forcément sur les moins fortunés, évidemment.
Il y a aussi le fait que écouter de la musique par l'intermédiaire d'un lecteur sur pc c'est vachement pratique. Et ne parlons pas des lecteurs MP3 sur lesquels il n'y aurait quasiment rien sans téléchargement illégal. surtout quand les dits lecteurs sont arrivés sur le marché.
C'est là tout le problème. On a la technologie qui nous permet, voir qui incite, au téléchargement, et la loi va dans le sens de rester au CD. C'est illogique.
Et après, oui, là j'approuve totalement, ce qui sort en ce moment niveau musique, ça ne vaut certainement pas le prix demandé.

Mouton a dit…

En plus du fait que la musique est en train de passer de "bien" à "service", c'est le mode de consommation tout entier qui change. Non heureux de devoir remettre en question leur structure et business-plan, les majors essayent de soutirer le maximum où ils peuvent, en profitant au passage pour faire passer des lois (qui sont "leur(e)s") par leurs fidèles amis politiciens. Ces rois de la production musicale réagissent toujours comme s'ils vendaient de la musique sur ce bon vieux CD, aujourd'hui presque obsolète (mais bon, ça marche, pourquoi changer ?) ou encore comme si les services d'écoute musicales en ligne étaient de vulgaires radios (et demandent ainsi des royalties exorbitantes pour chaque morceau écouté en ligne, bien au delà de ce que les systèmes quasi gratuits - devenus presque standards - peuvent se permettre).
Tant que majors ET politiciens ne verrons pas plus loin que le court terme pour leur porte-monnaie, il est certain que cette situation ne trouveras pas d'issue acceptable, pour eux comme pour nous...

Darklord a dit…

Oui, actuellement un album se vend plus cher sur CD que par téléchargement. Et malgré que le marché "se casse la gueule", la plupart des boites de production n'ont pas envie de laisser tomber le disque. Ils vont s'y accrocher de toutes leurs forces.