jeudi 23 avril 2009

Ponyo sur la falaise


Il y a peu, j'ai été voir « Ponyo sur la falaise » et j'en suis arrivé à une conclusion imparable. Je crois que Hayao Miyazaki a été maudit. Sincèrement. Quelqu'un qui lui veut du mal lui aura jeter une sorte de sort soit-disant bénéfique alors qu'en réalité sa vie en deviendra un cauchemar, à l'instar du roi Midas et de son fameux toucher d'or.

Non parce qu'il me semble humainement peu probable qu'un type puisse continuer inlassablement à aligner chefs d'œuvres après chefs d'œuvres. Merde, ça doit être fatigant à la longue.

Hop, la petite histoire.

Le film raconte la rencontre entre Sosuke (prononcer so-zou-ké), un petit garçon de 5 ans qui vit dans une maison sur une falaise au bord de la mer, et Ponyo (prononcer exactement comme c'est écrit), un poisson rouge à tête d'humain qui s'est échappée de la maison de son père, Fujimoto, le sorcier autrefois humain qui vit au fond de l'océan. Ponyo va vouloir se changer en vraie petite fille pour rester avec Sosuke, mais évidemment ça ne sera pas si facile. Fujimoto rattrape sa fille qui s'échappe à nouveau en renversant cette fois-ci l'élixir de son père, faisant ainsi monter le niveau de l'océan et engloutissant le village de Sosuke (en dehors de la maison sur la falaise). Maintenant, pour qu'elle reste une petite fille véritable, Ponyo et Sosuke vont devoir réussir ensemble à rejoindre la mère de Sosuke sous l'océan dans la bulle créée par la déesse de la mer, qui n'est autre que la mère de Ponyo.

Comme vous pouvez le constater, c'est un peu un mix entre « pinocchio » et « la petite sirène » (car si Ponyo ne réussit pas l'épreuve, elle sera changée en écume, comme la véritable fin de la petite sirène d'Andersen). Ce n'est pas nouveau chez Miyazaki de s'inspirer d'autres histoires connues pour les retravailler avec son imaginaire à lui, comme pour « le voyage de Chihiro » qui rappelait « Alice au pays des merveilles ».

Alors, qu'est-ce qu'il y a de bien dans ce film ? La liste est un peu trop longue à mon avis. Comme à l'accoutumée, Miyazaki nous emmène dans son monde magique et onirique où, par exemple, tout le monde trouve normal qu'un poisson rouge ait une tête humaine. Faut pas chercher.

Attachons-nous plutôt, si vous le voulez bien (c'est mon blog donc même si vous voulez pas, on le fait quand même), à ce qui diffère de ses œuvres précédentes. Dans « Ponyo », Miyazaki semble avoir spécialement conçu le film pour la petite enfance, même si certains ont pensé qu'il ne serait compréhensible qu'à partir de 6 ans. Je pense que c'est une erreur puisque, au contraire, Miyazaki ne perd pas de temps en explications. Quand l'elixir du sorcier se répand dans l'océan et créé des vaguens en forme de poisson deux fois plus grosses qu'un bateau, rien ne nous dit pourquoi cela a déclenché une telle réaction. Quand des poissons préhistoriques reviennent nager dans la ville engloutie par les flots, rien ne nous dit d'où ils sont sortis. Et personne ne pose de questions. A part les adultes, peut être, mais je reste persuadé que les enfants, eux, prennent, à raison, le film comme il vient.

Bon, mais en quoi le film est-il plutôt fait pour la petite enfance ? Et bien déjà pour l'âge des héros qui ont tous les deux cinq ans. Je ne suis pas sûr que les ados s'identifieront facilement aux personnages. Ensuite, son style est un peu plus épuré que les œuvres précédentes du maître. La maison de Sosuke, lorsqu'elle reste en arrière plan, est toute en pastel, presque à peine crayonnée. Cela peut dérouter ses fans qui ont connu des œuvres minutieuses comme « Princesse Mononoke » et... euh... toutes les autres en fait. Cela dit, ce n'est pas forcément un film qui déplaira aux adultes, bien au contraire, mais il vaut mieux le voir avec un regard d'enfant. Autre détail, l'utilisation exclusive de dessins à la main. Pas d'image d'ordinateur sur ce film. Je le sais en ayant vu une interview de Miyazaki, parce que, quand même, parfois on se demande si... mais en fait non. Non pas que Miyazaki refuse la technologie (il l'a utilisé dans ses précédentes œuvres) mais juste pour donner un style bien défini à son film. Et ça marche.

Enfin bref, pour conclure, en allant voir « Ponyo », il ne faut pas s'attendre à du film classique, pour adultes ou pour enfants, comme à chaque œuvre du légendaire Miyazaki du reste. « Ponyo », comme ses autres films, est surprenant, parfois déroutant pour les grands (occidentaux, ça joue un peu aussi) que nous sommes, mais ses images sont toujours poétiques et oniriques. En plus, le film est, comme toujours, accompagné de la musique du grand Joe Hisaïshi qui, lui aussi, doit être un peu maudit sur les bords.

2 commentaires:

Mouton a dit…

C'est au ciné ??

Darklord a dit…

Non, j'ai fait des dessins sur un mur et j'ai fait comme si...
Ben oui c'est au ciné mon brave. J'ai été le voir au Kinepolis mais il était déjà dans une petite salle. Si ça t'intéresse, m'est avis qu'il faut te dépêcher.